Le candidat d’extrême droite José Antonio Kast a été élu président du Chili pour quatre ans

Les électeurs chiliens ont élu, dimanche 14 décembre, le chef de file du Parti républicain José Antonio Kast à la tête du Chili. L’ultraconservateur de 59 ans recueille environ 58 % des suffrages contre 42 % pour Jeannette Jara, une communiste modérée représentant une vaste coalition de gauche. « Nous allons instaurer le respect de la loi dans toutes les régions, sans exceptions ni privilèges », a déclaré le vainqueur du scrutin à des milliers de partisans réunis devant le siège du Parti républicain, dans l’est de Santiago. L’issue d’une campagne présidentielle où la criminalité et l’immigration ont été au centre des débats a donné l’extrême droite victorieuse.

Le président nouvellement élu s’est retrouvé en tête dans l’intégralité des seize régions du Chili, y compris celles considérées comme des bastions de la gauche, telles que Valparaíso ou la région métropolitaine de Santiago. « Nous allons instaurer le respect de la loi dans toutes les régions », a lancé le vainqueur du scrutin, face à des milliers de partisans réunis devant le siège du Parti républicain, dont il est le fondateur, dans le quartier de Las Condes à Santiago – l’un des plus aisés du pays. Près de 16 millions d’électeurs étaient appelés à départager les deux candidats. Le président élu, qui prendra ses fonctions en mars prochain, a reçu les félicitations du chef de la diplomatie états-unienne, Marco Rubio, qui a loué « des priorités communes, notamment le renforcement de la sécurité publique, la fin de l’immigration illégale et la revitalisation de notre relation commerciale ».

L’ex-député Kast, catholique pratiquant et père de neuf enfants, a fait campagne sur la lutte contre la criminalité et la promesse d’expulser plus de trois cent mille migrants en situation irrégulière, pour la plupart des Vénézuéliens. La criminalité et l’immigration irrégulière sont en tête des préoccupations des Chiliens, devant les difficultés économiques liées à une croissance atone. Les experts parlent de perceptions en décalage avec la réalité, dans un pays qui connaît une hausse des enlèvements et de l’extorsion, mais reste l’un des plus sûrs d’Amérique latine.

Pendant sa campagne électorale, José Antonio Kast, manifesté son opposition à l’avortement même en cas de viol ainsi qu’au mariage des couples de même sexe, a mis en sourdine ses positions les plus conservatrices.

Dans son premier discours en tant que président élu, Kast, adepte de la secte ultra-catholique Schoenstatt, a remercié Dieu pour sa victoire, à qui il a demandé sagesse et tempérance pour un gouvernement qui débutera le 11 mars prochain. « Rien ne serait possible sans Dieu. Et c’est quelque chose que nous ne pouvons pas ignorer. Pour ceux d’entre nous qui ont la foi, rien ne se passe dans la vie qui ne soit en relation directe avec Dieu. C’est pourquoi je tiens à dire que c’est pour moi un honneur et une immense responsabilité que le mandat que nous avons reçu aujourd’hui », a-t-il déclaré.

Kast a appelé à l’unité du pays, a promis de gouverner « pour tous les Chiliens », a remercié le soutien de l’ultra-libéral Johannes Kaiser, de la droite traditionnelle et de sa dirigeante, Evelyn Mathei, fille d’un général de la junte de Pinochet, et a salué le « courage » de sa rivale, pour laquelle il a demandé le respect malgré leurs différences. Il a également réitéré ses politiques répressives visant à contenir l’immigration clandestine et la violence, mais a modéré son ton et, surtout, a tempéré les attentes qu’il avait nourries pendant la campagne en demandant de la patience, car les changements « ne peuvent se faire en peu de temps ».