Dernières sorties latino-américaines, un doc sur Botero et Cuba d’Olivier Assayas

Dans ce mois de février, nous soulignons deux films en salle : le film Cuban Network de Olivier Assayas et le documentaire de Dom Millar sur la vie du peintre colombien Fernando Botero.

Photo : sortiraparis.com

Botero de Don Millar

Botero est l’artiste le plus exposé au monde, son style est aisément reconnaissable. Mais derrière le peintre, quel personnage, quelle vie. Fernando Botero, âgé de 86 ans. Nous suivons un peintre autodidacte inconnu de la province de Medellín, en Colombie, né en 1932, qui se propulse au sommet du monde de l’art. Le film réunit l’homme et son art pour capturer l’essence de Botero : la résolution tranquille et la force de caractère qui lui ont permis de vaincre la pauvreté, des décennies de critiques acerbes et la mort tragique de son fils de quatre ans. 

Botero documentaire de Don Millar (Colombie/Canada). 1h22 ; en salles depuis le 29 janvier.

Cuban Network d’Olivier Assayas

Début 96. Un groupe de Cubains installés à Miami met en place un réseau d’espionnage. Leur mission : infiltrer les groupuscules anticastristes responsables d’attentats sur l’île.

L’île communiste, privée du soutien de l’URSS étouffe sous l’embargo américain : manque de nourriture, de médicaments, d’essence. C’est l’époque des balseros, ces radeaux qui essaient de rejoindre Guantanamo ou Miami. Sans prévenir personne, René Gonzalez (Édgar Ramírez) décide de faire défection, abandonne sa femme et sa fille et rejoint Miami aux manettes d’un avion de tourisme. Quelques mois plus tard, un autre officier de l’armée de l’air cubaine le rejoint. Les deux hommes intègrent à Miami la Fédération nationale américano-cubaine, un groupe de résistance anticastriste qui porte secours aux réfugiés cubains qui tentent de gagner les côtes américaines à bord d’embarcations de fortunes mais qui est aussi impliquée dans le trafic de drogue et la réalisation d’actions violentes sur l’île. Ils pensent que c’est bientôt le moment de la chute de Castro.

Même si le film est tiré d’une histoire vraie, c’est difficile d’en suivre tous les ressorts. De plus l’interprétation est internationale comme dans un film hollywoodien et peu de séquences du film ont été tournées à Cuba (mais aux Grandes Canaries). Il s’agit donc d’un film spectaculaire où l’on ne s’ennuie pas. Pénélope Cruz est très bien et joue un peu comme la Sophia Loren des années 60. Une scène de mariage est un clin d’œil au Parrain de Coppola. Un moment extraordinaire est un entretien avec Fidel Castro sur l’espionnage. Une archive qui vaut le détour.

Alain LIATARD

Cuban Network, film d’Olivier Assayas, (France, Brésil, Espagne, Belgique). 2h03 ; avec Penélope Cruz, Édgar Ramírez, Gael García Bernal, Wagner Moura… En salles depuis le 29 janvier.