Retour sur le documentaire « Le grain et l’Ivraie » au cœur de l’actualité…

Photo : Allociné

Le film de Fernado Solanas Le grain et l’ivraie, sortie en avril dernier reste au cœur de l’actualité, Un de nos rédacteurs, économiste de formation, nous énumère les raisons pour voir de toute urgence ce documentaire.

L’Argentine est sur le point d’élire un nouveau président, dans un contexte de grave crise économique ; or l’agriculture est le moteur principal de cette économie. Ce modèle repose sur une désertification (humaine et végétale) des espaces ruraux, pour consacrer la terre à la production intensive du soja ou du coton (OGM l’un et l’autre) ; et un usage intensif des produits pesticides et engrais synthétiques.

C’est ce même modèle que le président brésilien Bolsonaro veut généraliser en Amazonie, par la déforestation (les incendies étant un moyen pour en accélérer l’implantation !). L’accroissement de la production qui en résulte (à moindre coût) nécessite de nouveaux débouchés ; d’où l’accord en cours de validation avec la communauté européenne.

Cela conduira à la remise en cause des modes de production agricole en Europe (dont le feu vert est en perspective pour faciliter le plus possible l’épandage des produits phytosanitaires, au ras des zones habitées). Et plus généralement une aggravation de la toxicité des produits alimentaires mis sur le marché.

Le film se contente de décrire comment l’agriculture argentine s’est modifiée en moins de 20 ans, par la destruction de l’environnement, la disparition de l’emploi rural et au détriment de la santé des habitants qui restent sur place… La description est impitoyable, et cela donne froid dans le dos. 

Une telle situation a contribué à la destruction de l’économie du pays ! Certes, le président sortant en est pour partie responsable ; mais les probables gagnants de la prochaine élection sont ceux qui ont gouverné durant l’implantation de ce nouveau modèle.

Remettre en cause de tels modèles passe nécessairement par des actions de masse pour peser sur les décisions politiques. Pour information, on peut mentionner le mouvement en cours d’implantation en France Nous voulons des coquelicots*, qui propose des actions au niveau de chaque commune pour lutter contre l’usage des pesticides

Michel SERUZIER

* Coquelicots

Sur le documentaire ici