Depuis sa mise en place en 2013, la « loi organique de la communication » (LOC) revient encore aujourd’hui sur le débat de l’opinion publique après que le président de l’Équateur Lenín Moreno a annoncé la mise en place d’un « processus national » de dialogue pour intégrer des réformes pour cette loi trop controversée et attaquée par l’opposition depuis sa mise en place par l’ancien président Rafael Correa.
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Une loi pour ou contre la liberté d’expression ? Ce sont deux visions qui s’opposent concernant la manière dont la presse devrait agir dans un pays. Pour ceux qui sont en faveur de la loi organique de la communication, ils argumentent en disant que c’est une voie pour la démocratisation de l’information, la défense de la liberté d’expression, la protection des petits réseaux de communication et la lutte contre la censure. À l’inverse, d’autres considèrent que cette loi est pour l’État un moyen destiné à faciliter le contrôle de l’information plus efficacement. C’est le cas de Guadalupe Fierro, président de l’Union nationale de journalisme qui considère que cette loi n’aurait pas dû être appliquée. En revanche, la surintendance de communication, organisation non gouvernementale, considère cette loi comme un outil important pour maintenir une gamme plus large de moyens de communication, de même que la démocratisation de celle-ci et le maintien de la liberté d’expression.
Le point le plus controversé est celui de l’attaque contre les oligarchies de l’Équateur et contre les actionnaires des firmes banquières. La loi établie que « les institutions du système financier privé, ainsi que les sociétés de communication privées à caractère national, leurs dirigeants et actionnaires principaux, ne peuvent être titulaires, directement ou indirectement, d’actions et participations, dans des sociétés extérieures à l’activité financière ou de communication ». C’est-à-dire qu’il serait incompatible d’être un dirigeant ou un actionnaire dans une institution financière et administrateur ou actionnaire important dans un média. De plus, avec cette loi, l’État équatorien contrôle la répartition de la diffusion de chaque réseau d’information, par exemple : « Les fréquences radioélectriques destinées à l’exploitation des stations de radio et de télévision de signal ouvert seront réparties également en trois tiers, réservant le premier aux médias publics, puis aux médias privés, et enfin le derniers tiers aux médias communautaires. »
M. Fierro et l’opposition considèrent que, selon la norme, la communication a été définie comme un service public, conduisant à « l’expropriation d’un droit qu’appartient à des personnes en la transféreront à la tutelle de l’État ». Par conséquent, pour continuer avec le discours de campagne, « d’ouverture au dialogue et au respect de la liberté d’expression », le président Lenín Moreno, sans encore définir une date, insiste sur son appel au « processus national » de dialogue pour les réformes qu’il faudrait faire au sein de la loi organique de la communication pour arriver à un accord satisfaisant les différentes parties.
Jonathan CORONEL