La semaine du 19 au 24 mars 2013

19 – MEXIQUE – L’opposition mexicaine s’est unie pour exiger du président Enrique Peña Nieto qu’il précise l’origine de son patrimoine ; par seulement cinq voix (225 contre 220), la Chambre des Députés a exhorté le président et les membres de son cabinet à « respecter pleinement leur engagement de rendre publiques les déclarations de leurs biens. » En janvier, Enrique Peña Nieto et les membres de son équipe gouvernementale ont présenté la déclaration de leurs biens, une obligation légale pour les membres de l’exécutif, qu’ils peuvent aussi décider s’ils donnent à connaitre les données. Enrique Peña Nieto, politicien du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI), a partiellement rendu public son patrimoine. Selon ce document, ses entrées sont de 193.478 pesos (environ $ 14.700) par mois pour exercer sa charge et il possède neuf biens immobiliers, dont six étaient des «dons»  reçus entre 1988 et décembre 2011 (l’un d’eux, un terrain de 52 600 mètres carrés). L’ancien gouverneur de l’État de Mexico est toutefois resté réservé sur l’origine de ces dons, leur valeur et leur emplacement. La déclaration précise également qu’il a refusé de divulguer les entrées nettes « pour les applications industrielles, commerciales, financières et autres« , et la valeur de ses investissements, le solde de ses comptes bancaires et dettes. Cette demande n’engage pas le président Enrique Peña Nieto de répondre ou de prendre des mesures, mais il relance le débat sur un sujet qui, à l’époque, a interpelé de nombreux analystes: comment ont été acquises ces propriétés? Qui les a données? Quelles sont les caractéristiques de ces propriétés?

19 – GUATEMALA – Suspendu en début de mois par la cour d’appel, le procès de l’ancien dictateur guatémaltèque Efrain Rios Montt, premier ancien dirigeant poursuivi par un tribunal national pour un génocide commis sous son régime (1982-1983)  s’est ouvert à Guatemala. Aux arrêts domiciliaires depuis un an,Efrain Rios Montt, 86 ans, est accusé, d’être responsable du massacre de 1 771 Indiens mayas de l’ethnie Ixil dans le département de Quiché (nord), lors de la guerre civile qui a ravagé le pays entre 1960 et 1996, faisant 200 000 morts et disparus. Il encourt une peine de 50 ans de prison. Un autre ex-général, Jose Rodriguez, son ancien chef d’état-major, est jugé sous des chefs d’inculpation identiques.

19 – ÉTATS-UNIS – MEXIQUE – De toutes les armes fabriquées aux États-Unis, 2,2% partent vers le Mexique à travers des réseaux de contrebande, selon une étude à paraître de l’ University of San Diego et Igarapé Institut . «C’est un chiffre beaucoup plus élevé que les gouvernements ont admis», dit le rapport. La valeur de ces armes obtenues illégalement a représenté des profits pour les fabricants de 127 millions depuis 2010. Et quelques 253.000 armes ont traversé la frontière dans la même période, selon l’étude. Les producteurs et les vendeurs d’armes aux États-Unis sont les principaux bénéficiaires de leur trafic vers le Mexique ; 46,7 % de ces bénéfices dépend des armes vendues au sud des États-Unis, qui entrent ensuite au Mexique en dehors de toute réglementation. Sans la contrebande, les marchands d’armes feraient tout simplement faillite, affirme le rapport. Le gouvernement du Mexique a dénoncé à plusieurs reprises le trafic d’armes à la frontière et a même demandé aux États-Unis de durcir les lois régissant la vente d’armes sur son territoire. L’étude souligne que les actions visant à prévenir l’échange d’armes entre les deux pays n’ont pas été couronnées de succès, seulement 14,7 % des armes illégales en circulation a été saisi selon les données de 2009.

20 – MEXIQUE – Une étude menée par l’Université de Harvard et publiée durant le Congrès de l’Association Cœur nationale des États-Unis conclut que le Mexique est le pays où meurent le plus de personnes à cause des boissons sucrées. « Par an, sur un million de personnes qui meurent dans le pays, plus de 300 morts sont dues à  cette cause « , selon les chercheurs. « Au Mexique  une personne sur trois souffre de diabète et ceux qui ont le plus de risque de mourir du diabète ont moins de 45 ans. Exactement, 24.000 personnes sont mortes en 2010 de maladies liées à la consommation de ces boissons dans le pays « , explique le Dr Singh Gitanjali, co-auteur de l’étude. En revanche, au Japon, qui possède l’un des plus faibles taux de sa consommation mondiale, ce sont seulement 10 personnes sur un million qui sont mortes cette même année pour cette cause.

21 – ARGENTINE – L’ancien juge espagnol Baltasar Garzón [photo de la une], conseiller auprès de la Commission des droits de l’homme de la Chambre des députés d’Argentine, a proposé à Buenos Aires que François, le nouveau pape argentin, puissent  « ouvrir les archives du Vatican pour connaitre les renseignements sur la période de la dictature  » militaire (1976-1983) du pays sud-américain « époque où des messages ont été envoyés d’ici « , se référant à la nonciature apostolique (ambassade du Saint-Siège en Argentine). « Ce serait une manière de coopérer avec les victimes« , a proposé Baltasar Garzon, qui a participé à un acte d’hommage aux immigrants qui ont souffert sous ce régime militaire.  « En tant qu’État avec des représentants diplomatiques, les rapports diplomatiques ont été remis au Vatican « , dit Garzon, qui dans les années 90 a engagé une procédure contre ceux qui violaient les droits de l’homme en Argentine pour une liste de 576 victimes espagnoles de cette dictature. Des étrangers d’autres nationalités ont également souffert à cette époque : Latino-Américains, Allemands, Français et Suédois, entre autres. « A cette époque, les mères et les grands-mères de la Plaza de Mayo ont adressé des missive à Jean-Paul II. Il serait bon de faire une recherche à l’initiative du pape (François) « , faisant allusion à l’ex-archevêque de Buenos Aires, Jorge Bergoglio.

22 – ORGANISATION DES ÉTATS AMÉRICAINS – La réunion spéciale de l’Organisation des États américains (OEA), a mis fin au processus de réforme de son Système Interaméricain de Droits de l’Homme (SIDH), un souhait de tous les pays membres de l’Organisation, à l’exception du groupe ALBA représenté par l’Équateur, le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua. L’ALBA, dans son entêtement à éviter que l’Organisation adopte une résolution qui montrera l’échec de leurs propres initiatives, a réussi, après presque 12 heures de montage et sur proposition de l’Argentine, à faire glisser dans le texte final un appel à son Conseil permanent de « poursuivre le dialogue sur les aspects fondamentaux pour le renforcement du SIDH « . Une victoire à la Pyrrhus puisque l’Alba a dû abandonner le reste de ses propositions : le financement de la Commission des droits de l’homme et le poids de ses rapporteurs qui sont les principaux points de friction avec les autres pays et qui n’ont pas été pris en considération par l’OEA.

23 – MEXIQUE – Un nouveau cycle de violence au Mexique a pris fin avec au moins 26 personnes tuées. L’événement le plus macabre est la mort de sept hommes, dont un mineur, qui ont été exécutés avec un coup de grâce, et leurs corps ont été placés à l’aube sur des chaises en plastique laissées au milieu d’une rue de la ville d’Uruapan, Michoacan. A Ciudad Altamirano, dans l’État de Guerrero, un des quartiers les plus pauvres et les plus violents du pays, sept hommes, dont trois policiers fédéraux ont été abattus dans un bar local. Il y a à peine une semaine, des hommes armés ont mis à feu et à sang Las Nenas, un repaire d’Acapulco et ont tué dix clients. Ce ne sont que les faits d’une longue liste de ces violences. La guerre contre le crime organisé menée par le précédent gouvernement de Felipe Calderón il y a six ans a fait plus de 70.000 morts. Les trois premiers mois en tant que président de Enrique Peña Nieto sont également chargés de violence armée avec  plus de 3.100 morts.

23 – VENEZUELA – La police nationale espagnole est montée à bord, à 700 miles au sud-est du Cap-Vert, d’un navire en provenance du Venezuela et  en partance pour le continent européen qui transportait 2 tonnes de cocaïne. « C’est la plus grande opération de 2013 à ce jour en ce qui concerne la lutte contre le trafic de drogue« , a déclaré le directeur général de la police, Ignacio Cosidó, qui a signalé que l’importance de cette action réside dans la quantité de drogue qui a été débarquée et parce qu’elle a désarticulé un organisme voué à importer de la cocaïne d’Amérique du Sud vers l’Europe. Le chef de cette organisation était un homme de nationalité vénézuélienne qui  n’était pas inconnu des agents. « Il est un familier – a ajouté Ignacio Cosidó – avec une histoire de trafic de drogue et un membre important dans ce monde. » Ignacio Cosidó a déclaré que le navire venait de la région de l’Orénoque et se dirigeait quelque part au nord du Portugal ou de la côte galicienne, où,  au moyen de petites embarcations, il débarquait la drogue. « Nous comprenons que, par sa quantité, la drogue pourrait servir à la consommation de l’Espagne, mais une autre partie pourrait aller vers le marché européen« , a-t-il ajouté. Selon le directeur général de la police,  il y a eu au total neuf arrestations, cinq membres d »équipage du navire [quatre brésilien et coréen] et quatre organisateurs présumés de l’expédition dont deux personnes vivant en Espagne pour contrôler le fonctionnement. L’un de ces derniers, un ressortissant vénézuélien, a été le représentant de l’organisation sud-américaine en Espagne. Les arrestations ont eu lieu à Porto par la police judiciaire portugaise.

Guy MANSUY