Les faits de l’actualité latino-américaine du 3 au 6 février 2014

3 février – CUBA – La Commission cubaine des droits de l’homme et de la réconciliation nationale (non reconnue par le gouvernement) a enregistré 1 052 interpellations d’opposants en janvier, soit à peine moins que le chiffre record de 1 123 en décembre 2013. Lors du sommet de la CELAC, les autorités ont arrêté des dizaines de dissidents pour éviter le contact avec les délégations et la presse étrangères.

3 février – BOLIVIE – La Bolivie poursuivra son procès contre le Chili devant la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye afin de trouver une solution à son enclavement. Cela viserait aussi à redorer son image et à renforcer sa participation dans le bloc Pacifique, selon ce qui a été signalé à La Paz suite à une réunion entre le président Evo Morales et les anciens ministres des Affaires étrangères de la Bolivie. Le gouvernement d’Evo Morales souhaite entamer le dialogue avec le Chili et espère trouver des solutions concrètes.

4 février – BRÉSIL – Le gouvernement de la présidente Dilma Rousseff avait pourtant prévenu : pas de demande d’asile politique de la part des ressortissants cubains faisant partie du programme Mais médicos (« plus de médecins »). Ce programme lancé à l’été 2013 a permis à plus de 2 000 praticiens étrangers de s’installer dans les zones du Brésil où les médecins brésiliens refusent d’exercer. Or, un premier manquement à la règle a été rendu public à Brasilia, dans l’enceinte de la Chambre des députés. Devant les caméras de télévision et aux côtés d’élus du Parti démocrate (DEM, opposition de droite), la médecin cubaine Ramona Matos Rodriguez a annoncé son intention de demander le statut de réfugié politique après avoir découvert que le salaire versé par les autorités brésiliennes aux autres médecins étrangers était largement supérieur aux émoluments destinés aux Cubains. Son intervention met le gouvernement de Dilma Rousseff dans une position inconfortable puisqu’il entretient des relations étroites avec le régime cubain.

4 février – COLOMBIE – Les généraux colombiens Mauricio Zuñiga et Jorge Zuluaga, responsables du renseignement militaire, ont été relevés de leurs fonctions, mardi 4 février, suite à des révélations de la presse. Selon l’hebdomadaire Semana, les représentants du gouvernement colombien auraient fait l’objet d’écoutes illégales. « Il n’est pas acceptable que des opérations de renseignement soient conduites contre des citoyens ordinaires, encore moins contre des représentants de l’État « , a déclaré le président Juan Manuel Santos, qui accuse des « forces obscures » de saboter les négociations de paix.

5 février – BOLIVIE – Le gouvernement bolivien a annoncé que les fortes inondations de la semaine dernière ont causé la mort de 31 personnes et ont touché près de 40 000 familles dans certaines zones de l’Amazonie. Le gouvernement d’Evo Morales a mis à disposition deux bateaux pour évacuer les communautés de la région de Beni. Ces zones où les avions ne peuvent pas atterrir, sont isolées par les inondations. La pluie et la grêle ont également endommagé 14 900 hectares de cultures et des centaines de têtes de bétail dans six des neuf départements de la Bolivie.

5 février – PANAMA – Les négociations relatives aux surcoûts du chantier d’élargissement du canal de Panama [photo] ont été rompues, faute d’accord, a annoncé le constructeur espagnol Sacyr. Ce dernier dirige le consortium international Grupo Unidos por el Canal (GUPC). Ce groupe, chargé des travaux de la construction des nouvelles écluses dans la voie navigable, a interrompu les travaux et renvoyé les 10 000 travailleurs dans leurs foyers. « Il y a beaucoup d’incertitude et nous resterons vigilants », a déclaré le dirigeant syndical panaméen Norberto Valencia, porte-parole du Syndicat Unique des Travailleurs de la Construction et Similaires (SUNTRACS).

6 février – MEXIQUE – Pour tenter de rétablir l’ordre, le président Enrique Peña Nieto vient d’annoncer la mise en œuvre d’un plan d’une envergure inégalée. Il prévoit notamment la « légalisation » des groupes d’autodéfense du Michoacán. Cette mesure suscite la polémique dans un pays où l’État de droit est menacé. Il faut dire que quatre têtes coupées ont été découvertes dans le village de Zacapu. La veille, non loin de là, dix-neuf corps étaient déterrés d’une fosse clandestine. Chaque jour apporte son lot de crimes ou de fusillades depuis que les civils ont pris les armes face à l’incapacité des autorités à les protéger contre le cartel de drogue des Chevaliers templiers.

6 février – VENEZUELA-COLOMBIE – Les ministres des Affaires étrangères, le vénézuélien Elias Jaua et la colombienne Maria Angela Holguin, se sont réunis à Maracaibo, dans l’ouest du Venezuela. Ils souhaitent trouver un accord qui viserait à empêcher la contrebande de produits de consommation à leur frontière commune. Les accords conclus sur un ensemble de décisions sont difficiles à appliquer, mais les deux gouvernements ont exprimé leur volonté de mettre en œuvre ce plan d’urgence.

Guy MANSUY