La gendarmerie française au Chili pour la première commission de sa présidence

Le 23 octobre 2024, à Rome, la gendarmerie nationale française prenait la présidence de la FIEP, l’association des gendarmeries du monde, succédant ainsi, pour une durée d’un an, à l’Arme des Carabiniers italiens. Pour amorcer cette nouvelle année et ce nouveau cycle de réflexion, la France a choisi comme thème « l’impact et les enjeux de l’intelligence artificielle ». Pour nourrir les échanges et faire avancer les débats autour de cette réflexion, quatre commissions se dérouleront tout au long de l’année, comme le veut la structure de la FIEP. Elles porteront sur les thèmes des ressources humaines, des affaires internationales, des nouvelles technologies et de l’organisation du service.

C’est dans ce contexte que s’est tenue, du 10 au 13 décembre dernier, la première commission au Chili. Pilotée par la France et organisée par le Chili, pays hôte, cette commission, tournée vers la question de l’intelligence artificielle dans les ressources humaines, a rassemblé des gendarmes provenant de quinze pays (sur les 21 que compte la FIEP). En sa qualité de présidente pour l’année 2025, la Gendarmerie française était représentée par une délégation composée d’un représentant du Directeur général de la Gendarmerie nationale, le général Stéphane Lacroix, chef du Pôle des Affaires européennes et internationales (PAEI), des deux points de contact nationaux, le chef d’escadron Olivier Monceret, du commandement de la gendarmerie pour les missions extérieures (CGMEX), en charge de la FIEP, et son adjoint, le major Maurice Lehmann, ainsi que des experts en les personnes du général Patrick Perrot, coordinateur expert en charge des questions d’I.A. en gendarmerie, et du lieutenant-colonel Cédric Calmettes, de la Direction des ressources humaines de la gendarmerie nationale (DRHGN).

Lors de cette rencontre, les différentes forces de police à statut militaire ont évoqué l’ampleur des possibilités offertes par l’I.A., notamment en matière de ressources humaines. Présente dans le quotidien des forces de sécurité intérieure, elle permet de gagner un temps considérable dans l’exécution de tâches à faible valeur ajoutée et de replacer le gestionnaire au cœur de son métier dans le domaine des ressources humaines. « Plusieurs pays utilisent d’ores et déjà l’I.A., avec des chabots et d’autres outils qui permettent aux personnels gérés d’accéder à l’ensemble des informations. La chaîne de recrutement et de sélection bénéficie par ailleurs largement des opportunités offertes par l’I.A. : le traitement de masse des dossiers des candidats permet de gagner du temps et d’accroître l’efficacité, et la sélection des profils spécifique est facilitée. Des outils prédictifs et génératifs sont également mis à la disposition des gestionnaires, notamment pour soutenir le domaine de la santé au travail, car la santé physique et psychologique des personnels est une préoccupation majeure des gestionnaires. Enfin, l’utilisation de l’I.A. dans la construction d’une politique R.H. ambitieuse se dessine dans un avenir à court et moyen terme », résume l’un des participants français de la commission.

Après avoir évoqué les aspects positifs de l’intelligence artificielle, les points de vigilance liés à son utilisation ont été abordés. Il a ainsi été question des problèmes de biais, de protection des données et de formation des utilisateurs. Des thématiques qui seront développées tout au long de l’année. La prochaine commission, qui se tiendra aux Pays-Bas du 7 au 10 avril 2025, portera cette fois sur les affaires internationales. Il y sera notamment question des cadres légaux d’exploitation de l’I.A. dans les différents pays. L’objectif étant de faire évoluer le droit au profit de différents cas d’usage.