La presse littéraire est unanime pour souligner la parution du dernier livre de Mariana Enriquez paru chez les éditions de sous-sol. La romancière enquête sur sa compatriote Silvina Ocampo née à Buenos Aires en 1903 et morte en 1993.
Née à Buenos Aires en 1973, Mariana Enríquez a fait des études de journalisme à l’université de La Plata et dirige Radar, le supplément culturel du journal Página/12. Elle a déjà publié deux livres aux Éditions du sous‑sol, Ce que nous avons perdu dans le feu en 2017 (Points 2021) et le très remarqué Notre part de nuit en 2021 (Points, 2023). Succès de la rentrée étrangère de 2021, elle a reçu les prestigieux prix de l’Imaginaire, prix Imaginales, prix des Libraires du Québec, prix Payot du roman étranger. Son nouveau livre Les Dangers de fumer au lit a été finaliste de l’édition 2021 de l’International Booker Prize.
Dans son nouveau roman on trouve une Silvina Ocampo morcelée, une femme à recomposer. Affublée de ses lunettes noires à montures blanches, ses éternelles baskets rouges aux pieds, l’insaisissable Silvina, à l’instar d’une Clarice Lispector ou d’une Amparo Dávila, est l’une des figures les plus talentueuses et étranges de la littérature sud-américaine. Fille d’une famille aristocratique argentine, nouvelliste saluée par ses pairs mais méconnue du grand public de son vivant, elle est l’objet de nombreux mythes entourant son œuvre aussi bien que sa vie privée. Il y a cette langue singulière, qui lui vient peut-être de son éducation francophone. Il y a la relation particulière qu’elle entretenait avec son mari, Adolfo Bioy Casares. Son amitié changeante et bavarde avec Jorge Luis Borges, qui chaque soir dînait chez eux. Ses rapports ambigus avec sa sœur aînée, l’olympienne Victoria Ocampo. Les liaisons qu’on lui prête, entre autres avec la poétesse Alejandra Pizarnik. Et ses prémonitions inquiétantes…
À travers de nombreuses sources et les témoignages de son entourage, Mariana Enriquez questionne les mythes, lève parfois le voile sur les secrets et observe avec une intensité unique la vie de la petite sœur discrète qui aimait à se cacher. Le résultat est le portrait sensible et émouvant d’une femme attachante et sombre, intelligente et doucement perverse, possédant une imagination débordante (et des jambes spectaculaires). L’occasion pour l’autrice de Notre part de nuit de revendiquer avec force l’héritage d’Ocampo, sa grande sœur en littérature.
D’après l’éditeur
La petite sœur un portrait de Silvina Ocampo par Mariana Enríquez, traduit de l’espagnol (Argentine) par Anne Plantagenet, aux éd. Du sous-sol, 300 p., 22,50 euros. Son éditeur a déjà publié Ce que nous avons perdu dans le feu (2017 et Les Dangers de fumer au lit (2023) que vous trouverez les commentaires ici dans les archives en ligne sur notre site.
Sur la critique dans la grande presse nous soulignons les articles dans Télérama, Le Monde et en particulier dans Libération du 15 septembre une chronique signé par Philippe Lançon et un entretien avec Mariana Enriquez par la journaliste Frédérique Roussel.