Sans surprise, Luis Abinader, grand favori des sondages, a été réélu dès le premier tour des présidentielles dimanche 19 mai. Avec presque 58 % des voix, le président sortant a su convaincre les électeurs de lui faire à nouveau confiance pour quatre années supplémentaires, basant une grande partie de sa campagne sur sa politique de fermeté vis-à-vis d’Haïti et son bilan économique favorable.
Photo : La Jornada
« Le peuple s’est exprimé clairement (…) J’accepte la confiance que j’ai reçue et l’obligation de ne pas décevoir. Je ne vous décevrai pas », a déclaré devant ses fidèles partisans Luis Abinader, quelques minutes après l’annonce de sa victoire. « Je suis et je serai le président de tous les Dominicains et Dominicaines. » Ses principaux adversaires, parmi lesquels l’ex-président de gauche Leonel Fernandez (27,25 % des voix) et Abel Martinez, représentant du Parti de la libération dominicaine (10,24 % des voix), ont reconnu leur défaite. « Ce soir j’ai téléphoné au président Luis Abinader pour saluer sa victoire électorale et lui souhaiter beaucoup de succès dans son administration », a écrit Leonel Fernandez sur son compte X.
C’est la deuxième fois que Luis Abinader accède à la tête du pays. Après avoir tenté en vain de devenir sénateur en 2005, vice-président en 2012 et président en 2016, il devient président le 5 juillet 2020. Dès son arrivée au pouvoir, il doit composer avec la pandémie de coronavirus, une crise dont il parvient à gérer les effets, et qui n’impacte pas tant l’économie du pays, en constante croissance depuis une vingtaine d’années.
Mais c’est davantage à sa politique de fermeté vis-à-vis d’Haïti que Luis Abinader doit son large succès électoral. 70 % des Dominicains approuvent sa gestion du pays et sa politique anti-immigration en est l’une des raisons principales. Depuis 2020, le président multiplie les opérations d’expulsion et a même fait construire un mur sur une partie de la frontière avec Haïti. Si les relations entre les deux pays sont tendues depuis des décennies, ces dernières années, la situation s’aggrave. Beaucoup de Haïtiens cherchent à fuir leur pays, terrassé par la violence des bandes criminelles, et tentent de trouver refuge à l’est de l’île d’Hispaniola, en République Dominicaine. « Il n’y a et il n’y aura jamais de solution dominicaine à la crise haïtienne», s’était exprimé Abinader.
Le dimanche 19 mai avaient aussi lieu les élections législatives. Les Dominicains étaient amenés à élire leurs 190 députés et 32 sénateurs. Le PRM, qui avait déjà remporté 120 des 150 municipalités en février, a là aussi obtenu la majorité des sièges et pourra notamment compter sur 24 sénateurs, 29 en comptant leurs alliés.
Emma TURQUETY