À Washington, Lula croit en la volonté de Biden d’agir pour la protection de l’Amazonie

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a été reçu ce vendredi 10 février par son homologue Joe Biden à la Maison Blanche. Lors d’une conférence de presse, Lula a déclaré avoir vu une forte volonté de Biden de lutter contre la crise climatique. La lutte pour préserver la démocratie était également au centre de leur rencontre.

Photo : Infobae

Le président américain Joe Biden a reçu vendredi à la Maison Blanche son homologue brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, relançant les relations entre ses deux pays après la présidence de Jair Bolsonaro. C’était la première visite de Lula aux États-Unis, depuis qu’il a été réélu président de la nation sud-américaine. Lors d’une conférence de presse à l’extérieur du Bureau ovale après la rencontre, Lula a déclaré avoir commenté des questions liées à « l’égalité sociale, l’égalité raciale, la démocratie, l’énergie propre, le changement climatique et le renforcement de la démocratie ».

Selon le président brésilien, ils ont parlé de la possibilité pour les pays riches d’aider à préserver l’écosystème dans les pays d’Amérique du Sud, comme l’Amazonie au Brésil. Bien qu’ils n’aient pas directement commenté le Fonds Amazonie, Lula a dit espérer que les USA rejoindraient le projet. « J’ai vu beaucoup de volonté de la part du président Biden de participer au fonds des pays développés du monde pour que nous prenions mieux soin de notre planète », a déclaré Lula.

Créé en 2008, ce fond est destiné à lutter contre la déforestation de l’Amazonie au Brésil. Il a été initialement créé par l’Allemagne et la Norvège pour soutenir la protection de la forêt tropicale. Cependant, durant le mandat de Bolsonaro, le fonds avait été abandonné, avant d’être repris par Lula. Il a également proposé d’élargir la coopération internationale lors de la prise de décisions concernant l’environnement. « Nous avons besoin d’une nouvelle gouvernance avec plus d’autorité et que de nouveaux pays puissent participer aux conseils de sécurité de l’ONU pour que les décisions concernant la crise climatique soient prises au niveau international », a-t-il déclaré. Par ailleurs, le président Lula a réaffirmé sa volonté de parvenir à la déforestation zéro d’ici 2030, ce qui, a-t-il dit, représente un travail énorme.

Renforcer la démocratie

Le thème de la démocratie a dominé les échanges. Les deux pays ont subi des attaques contre les institutions démocratiques, en janvier 2021 pour les États-Unis. Aux États-Unis, des partisans de Donald Trump ont attaqué le Capitole américain. ; et le 8 janvier dernier à Brasilia, lorsque des sympathisants de l’ancien président Jair Bolsonaro ont attaqué les Trois Pouvoirs de l’État.

Les deux dirigeants ont déclaré aux journalistes avant leur réunion qu’ils partageaient les mêmes vues sur les questions de la lutte pour la protection de la démocratie. « Les solides démocraties de nos deux nations ont récemment été mises à l’épreuve… très à l’épreuve » , a déclaré Biden, « mais tant aux États-Unis qu’au Brésil, la démocratie a prévalu », a-t-il ajouté. « Nous devons continuer à lutter pour la démocratie et les valeurs démocratiques, qui sont au cœur de notre force », a encore déclaré Biden.

Lula a également parlé de la lutte pour la démocratie lors de sa rencontre avec le sénateur de gauche Bernie Sanders le même jour. « Nous avons parlé de la nécessité de renforcer les bases démocratiques non seulement au Brésil et aux États-Unis, mais dans le monde entier », a déclaré Sanders à la presse après avoir rencontré Lula. Malgré la « menace massive des extrémistes de droite (…) qui tentent de miner la démocratie », a-t-il déclaré, « notre travail consiste à renforcer la démocratie au Brésil, aux Etats-Unis et dans le monde entier », a déclaré Sanders après la rencontre.

Médiation de la guerre en Ukraine

Les deux dirigeants ont parlé de la guerre en Ukraine, un sujet sensible entre les deux puisque Lula n’a pas explicitement condamné l’invasion russe et a suggéré que Kiev a également « une part de responsabilité ». Lula a proposé de créer un groupe avec les États-Unis, l’Allemagne, la France, le Brésil, l’Inde et la Chine, parmi plusieurs pays pour servir de médiateur dans le conflit. « Je suis convaincu que nous devons trouver un moyen de mettre fin à la guerre. Nous avons besoin d’un groupe de négociateurs crédibles pour les deux parties qui sont capables de mettre fin à la guerre », a déclaré le président.

Relance des relations entre USA et le Brésil

Cette rencontre marque un rapprochement entre les deux pays après une période de distanciation. Les relations entre les États-Unis et le Brésil s’étaient détériorées sous la présidence de Jair Bolsonaro, allié de l’ancien président américain Donald Trump. Lula a profité de la rencontre pour réaffirmer l’importance du lien entre les USA. et le Brésil. « Tout le monde sait l’importance des relations entre les USA et le Brésil, du point de vue économique, politique et culturel », a-t-il déclaré.

Il voulait montrer que le Brésil est de retour sur la scène internationale après des années d’éloignement avec le mandat de Jair Bolsonaro. « Le Brésil est en train de revenir sur la scène mondiale, en utilisant sa politique et la respectabilité qu’il a obtenue pour que, avec d’autres pays, nous puissions accomplir les tâches que nous avons avec l’humanité », a déclaré l’actuel dirigeant brésilien.

Au début de la rencontre avec Biden, le président brésilien l’a remercié pour sa « solidarité » et a regretté que le Brésil ait été « isolé du monde au cours des quatre dernières années », en référence au gouvernement de Bolsonaro. Il a expliqué que l’ancien président ne prenait pas les relations internationales au sérieux et vivait « avec de fausses nouvelles le matin, l’après-midi et le soir », après quoi Biden a ri et a dit en plaisantant : « Cela me semble familier ».

La visite de Lula n’a lieu que 40 jours après son arrivée au pouvoir. En effet, Biden a été l’un des premiers dirigeants mondiaux à féliciter la gauche pour sa victoire, contrairement à son prédécesseur, qui a mis 505 jours à appeler Bolsonaro. Vendredi, aucun des deux dirigeants n’a officiellement nommé l’ancien président brésilien, qui est aux États-Unis, depuis qu’il a perdu sa réélection à la présidence. Il aurait demandé un visa aux autorités américaines pour prolonger son séjour dans le pays.

Traduit d’après les Agences