L’Art latino-américain et les « choses » au musée du Louvre

Dans le cadre de l’exposition « Les choses. Une histoire de la nature morte » du 12 octobre 2022 au 23 janvier 2023 au musée du Louvre à Paris, trois œuvres d’artistes latino-américains sont exposées. On découvre ainsi des créations du Mexicain Miguel Chevalier (né en 1959), de l’États-unien Andrés Serrano (né en 1950) d’origine hondurienne et afro-cubaine et du Cubain Felix González Torres (1957-1996).

Photo : Art Magazine

Au musée parisien du Louvre, l’exposition temporaire, Les choses « Une histoire de la nature morte », ouverte depuis le 12 octobre 2022 jusqu’au 23 janvier 2023, propose des œuvres de diverses natures à travers un parcours de l’Antiquité à nos jours sur la thématique de la nature morte, par le prisme d’une vision multicontinentale. Côtoyant des œuvres de Salvador Dalí, Paul Cézanne, Henri Matisse, Édouard Manet, Andy Wharol, Tsugouharu Foujita, Joan Miró, Pablo Picasso et Giuseppe Arcimboldo entre autres, nous découvrons celles du Mexicain Miguel Chevalier (né en 1959), de l’États-unien Andrés Serrano (né en 1950) d’origine hondurienne et afro-cubaine et du Cubain Felix González Torres (1957-1996).

C’est en 1984 qu’Andrés Serrano – célèbre pour son Piss Christ si polémique – réalise la photographie de grandes dimensions Cabeza de vaca, ici exposée, qui prend pour motif une tête de vache posée sur un socle de marbre regardant le spectateur et s’inscrivant dans la lignée de tableaux de José de Ribera et de Francisco de Goya. Quant à l’installation de Félix González Torres « Untitled » (Welcome Back Heroes), constituée de 200 kg de bubble gums de la marque fictive Bazooka entassés sur le sol dans un angle de la pièce, elle invite à une réflexion sur la violence et la guerre en Irak en 1991. Les chewing-gums emportés par les visiteurs renvoient aux idées de disparition et de renaissance suggérant la mort de soldats dans un contexte guerrier. Les couleurs de la friandise sont celles des drapeaux des États-Unis et de la France, ajoutant ainsi une symbolique supplémentaire à l’œuvre exposée.

Une autre installation, cette fois-ci visuelle et numérique, que nous avons particulièrement appréciée tout comme nombre de visiteurs se pressant autour d’elle, est celle de Miguel Chevalier. Intitulée Herbarius Evolution et créée cette année (2022), elle joue sur la parodie de descriptions botaniques absurdes et farfelues, ainsi que sur la naissance et le mouvement de plantes de la graine jusqu’à la fleur :  il s’agit d’un travail digital, particulièrement réussi, projeté sur les pages blanches d’un herbier interactif qui naît en se renouvelant sous les yeux d’un spectateur médusé.

Laëtitia BOUSSARD
et Benoît SANTINI

Lien vers les illustrations de l’exposition