Déclarations du ministre de la Culture Franck Riester : le secteur culturel et audiovisuel suite à la pandémie

Libraires, petits éditeurs, festivals, auteurs : le ministre de la Culture Franck Riester a détaillé certaines mesures pour répondre à la crise économique actuelle et précisé quelques pistes pour le déconfinement, lors d’une interview ce matin sur France Inter.

Photo : Livres Hebdo

Franck Riester, ministre de la Culture, était l’invité de la Matinale de France Inter,  jeudi 16 avril, pour évoquer les conséquences de la crise sanitaire sur le secteur culturel et audiovisuel.

Lors des questions des auditeurs, Sophie, « libraire et livreuse de livres dans un quartier populaire », a interpellé le ministre sur la question de la réouverture des librairies le 11 mai. Franck Riester a rappelé que « la chaîne du livre est en danger. Et donc il est important de se mobiliser. Certains libraires, d’ores et déjà, organisent des retraits de commandes. » Léa Salamé a enjoint les auditeurs d’appeler les libraires de quartier pour commander des livres et faire vivre les librairies.
 
Librairies et éditeurs

« Une des priorités, c’est de rouvrir le plus rapidement possible les librairies après le 11 mai. Cela doit se faire avec les représentants des libraires, en respectant les règles sanitaires, mais c’est essentiel que nos compatriotes puissent aller à nouveau dans leur libraire de proximité pour acheter des livres. J’ajoute que c’est vrai aussi pour les marchands de journaux, qui continuent d’être ouverts, et pour lesquels nous avons une action toute particulière dans le cadre du plan de presse », a précisé le ministre.

« Évidemment ; nous voulons aider tous celles et ceux qui distribuent des livres, les libraires, petits et grand, et les marchands de journaux qui offrent un service de livres », a-t-il ajouté.

« Pour ce qui est des libraires, en lien avec les éditeurs, premièrement, il y a des dispositifs qui sont mis en place pour ne pas obliger les libraires à payer ce qu’ils doivent à leurs éditeurs, et je dois dire que les éditeurs, une grande partie d’entre eux, majoritairement, jouent bien le jeu. Ce sont des reports et pas des annulations. Deuxièmement,  les libraires peuvent bénéficier du fonds de solidarité. Et troisièmement, dans le plan de relance de la filière livres, la question des libraires sera dans nos priorités, comme celle des éditeurs et notamment les plus petits », a détaillé Franck Riester.
 
Festivals
 
L’interdiction « est au minimum pour la mi-juillet pour les grands festivals »,  confirme-t-il. « Pour autant, pour des plus petits festivals, à partir du 11 mai, c’est ce qu’on doit travailler avec les festivals, les organisations professionnelles et les ministres concernés, on peut voir de quelle manière peuvent être organisés certains d’entre eux « , nuance le ministre. « Mais bien évidemment, les grands festivals après la mi-juillet pourraient aussi être annulés ».
 
« C’est un arrache-cœur pour ceux qui travaillent dans ces festivals… C’est un moment difficile pour la culture, mais L’État sera, en même temps que les collectivités territoriales, aux côtés des festivals pour passer cette étape de 2020, peut-être en organisant des festivals différents en 2020, et surtout préparer 2021 », espère-t-il.
 
« C’est ce qu’on doit évaluer. On a à préparer dans ces deux prochaines semaines le déconfinement dans tous les secteurs d’activité. La priorité, c’est la sécurité des spectateurs, des artistes, des techniciens. Si des festivals sont adaptés à des jauges petites et ont la possibilité de s’organiser d’une manière ou d’une autre, et qu’il n’y a pas de problème de sécurité, nous accompagnerons ces festivals », assume le ministre.
 
Auteurs
 
« Dans les quinze jours, nous allons préparer ce plan pour l’annoncer le plus rapidement possible. Nous avons déjà passé le Fonds de solidarité qui est accessible aux auteurs de un à sept milliards d’euros. On a fait en sorte de modifier les critères de ce fonds, notamment pour prendre en compte dans les modalité d’accès, une période plus longue, mieux adaptée aux auteurs, sur douze mois plutôt que sur un mois », précise encore Franck Riester.

D’après Livres Hebdo