Mort d’Armando Uribe Arce dernier chevalier de la poésie chilienne de la génération des années 50

Armando Uribe Arce, né à Santiago du Chili le 28 octobre 1933 et mort le 23 janvier 2020 dans la même ville à l’âge de 86 ans, est un poète et écrivain chilien. Il fut également diplomate. Il fut récompensé du Prix national de littérature en 2004. L’année suivante, il reçut l’Ordre officiel des Arts et des Lettres de la France.

Photo : Academia Chile

Après des études de droit à l’université du Chili , il obtient une bourse à Rome. En 1964, il donne des cours sur l’« expression nationaliste dans la littérature latino-américaine » à l’université du Michigan, aux États-Unis. De 1965 à 1967, il est conseiller juridique de la Commission chilienne de l’Énergie atomique, où il se spécialise sur les questions du désarmement nucléaire. Il signe, comme plénipotentiaire, le traité d’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine.

En 1967, il prend la charge de ministre-conseiller au Ministère chilien des Affaires étrangères, et devient dès lors diplomate. En 1968, il est nommé ministre-conseiller à l’ambassade du Chili à Washington. En 1971, il devient premier ambassadeur du Chili à Pékin, jusqu’en 1972. Déchu de la nationalité chilienne en 1974 par la junte militaire qui y régnait alors, il s’exile en Italie puis en France.

La mort et l’amour furent les thèmes de sa grande œuvre poétique. Il était connu comme un personnage complexe, avec un caractère affirmé et difficile. Très aristocratique, toujours en costume sombre et une pipe aux lèvres, il était tranchant et pouvait être impitoyable : pour Isabel Allende, l’écrivaine, il a dit « Madame Isabel Allende écrit pour le marché », sur Pablo Neruda : « c’est un pur égotiste », pour le prix Cervantès, Jorge Edwards« il est sénile ». Coïncidence de l’histoire, avec lui trois importantes personnalités de la vie littéraire chilienne sont décédées un 23 janvier : Pedro Lemebel en 2015, Nicanor Parra en 2018 et Armando Uribe en 2020.

Son œuvre poétique est prolifique, traduite en anglais mais peu en français. Il a écrit aussi des essais politiques et sur l’art, Ces messieurs du Chili, aux éditions de La différence avec des apports de Gérard de CortanzeLes sorcières en uniforme aux éditions du Relief, Le livre noir de l’intervention américaine au Chili, Seuil, 1974. 

Olga BARRY
Depuis Santiago du Chili