Nuits de Fourvière de Lyon : quatre spectacles latinos à voir absolument cet été

Du 1er juin au 28 juillet 2018, Lyon accueillera la 73e édition des Nuits de Fourvière dans le Théâtre antique. Le festival pluridisciplinaire, rendez-vous culturel très attendu chaque été, propose soixante représentations de théâtre, cirque, danse et musique. Au programme ? Quatre spectacles avec des artistes latinos de tout premier plan.

Photo : Ney Cohelo

Le célèbre danseur cubain Carlos Acosta présentera les 7 et 8 juin son spectacle « Acosta Danza ». Alors qu’il rêvait de devenir footballeur dans le quartier pauvre d’Arroyo Naranjo à la Havane, son père l’inscrit à l’école de ballet Alejo Carpentier pour lui inculquer la discipline. Le cadet d’une famille de onze enfants se prend alors de passion pour la danse et enchaîne les succès. Distingué à de nombreux prix prestigieux depuis les années 1990, Carlos Acosta est depuis lors célébré dans le monde entier. Le spectacle « Acosta Danza » sera présenté en cinq temps avec cinq chorégraphes de renom pour diriger la compagnie cubaine, dont l’artiste d’avant-garde de la danse cubaine Marianela Boán et le belge Sidi Larbi Cherkaoui. Un programme grandiose qui offrira une vision panoramique à l’art de la danse.

Viendra ensuite le 5 juillet la famille Veloso au grand complet : l’immense Caetano Veloso avec ses fils Moreno, Zeca et Tom. L’artiste brésilien est à la fois le digne héritier des plus grands chanteurs de son pays tels que Tom Jobim ou João Gilberto et un créateur de génie. Fondateur du mouvement contestataire Tropicália avec Gilberto Gil, exilés à Londres sous la dictature, ils ont ensemble révolutionné la musique brésilienne post-bossa-nova : l’introduction de la guitare électrique a bouleversé le mouvement de la bossa-nova qui commençait à s’essouffler à la fin des années des 60. Mélangeant la bossa à la pop, le tango au fado, le carnaval au rock, le poète a réinventé sans cesse les genres. Curieux, sensuel et frondeur, controversé voire détesté à ses débuts pour son caractère novateur, il est aujourd’hui porté aux nues pour son audace et son talent.

Autre temps fort du festival, le charismatique Seu Jorge rendra hommage le 6 juillet à David Bowie avec son album The Life Aquatic tiré du film de Wes Anderson. Seu Jorge y jouait alors le rôle d’un marin solitaire chantant sur son bateau les chansons de David Bowie en portugais. Le maître de la samba-pop reprend son rôle en concert avec son bonnet rouge et sa guitare, accompagné par l’orchestre de l’Opéra de Lyon pour une prestation sur mesure. Le chanteur à la voix de baryton tantôt voluptueuse tantôt rocailleuse, également acteur dans le film La Cité de Dieu, influence la scène musicale de la samba-pop depuis le début des années 2000 : on se souvient de ses interprétations débordantes d’énergie et pleines de panache de Carolina et País Tropical.

Enfin, le reggae s’affichera dans toute sa splendeur avec la Nuit Havana meets Kingston le 21 juillet : onze fines gâchettes cubaines et jamaïcaines se partageront les richesses du Buena Vista et du dancehall, de la rumba et du dub, des traditions indémodables comme des sons dernier cri de leurs deux îles. Avec en tête d’affiche Ken Boothe, le crooner à la voix magnétique patinée par un demi-siècle de carrière, qui chantera un reggae élégant et sensuel.

Gabriel VALLEJO

Les quatre spectacles auront lieu au grand Théâtre antique de Lyon. Jeudi 7 et vendredi 8 juin (21 h 30) : Acosta Danza avec Carlos Acosta ; jeudi 5 juillet (21 h) : Ofertorio : Caetano, Moreno, Zeca et Tom Veloso puis Antonio Zambujo (solo) ; vendredi 6 juillet (21 h 30) : Seu Jorge et les musiciens de l’orchestre de l’Opéra de Lyon : The Life Aquatic – A tribute to David Bowie ; samedi 21 juillet (20 h) : Nuit Reggae Caraïbes, Havana meets Kingston, avec Ken Boothe et Meta Dia. La programmation complète et les réservations sont à retrouver sur le site officiel des Nuits de Fourvière.