Hommage au prêtre dominicain François Biot, 20 ans après sa disparition

Grand théologien lyonnais, le père François Biot a entretenu des relations très étroites avec l’Amérique latine. Disparu il y a vingt ans, son engagement envers les peuples originaires latino-américains a abouti à la fondation de l’Espace Bartolomé de las Casas en 1980, qui défend la culture andine. Sa présence dès 1978 pour des voyages d’études au Chili, au Nicaragua, au Mexique, à Cuba l’attacheront définitivement à ce continent.

Avant de s’investir dans la défense de la culture latino-américaine, François Biot étudia en profondeur le protestantisme pour mieux le comprendre et participa à la fondation d’un lieu à Lyon dédié à l’œcuménisme. Il s’est battu toute sa vie pour que l’Église s’implique dans les problèmes de société. Il proposera des formations sur la théologie de la libération, une mouvance de l’Église catholique qui consistait à s’impliquer concrètement dans la vie des populations défavorisées. Ce courant de pensée théologique né en Amérique latine dans les années 1970 et inspiré de Gustavo Gutiérrez, avait pour objectif de donner la liberté aux populations défavorisées de prendre en main leur destin à partir des textes bibliques. François Biot sera le porte-parole de cette théologie pendant des années, tout en considérant que ce mouvement n’était pas exportable en Europe, le contexte selon lui ne s’y prêtait pas.

Anticonformiste, il refusera d’adhérer au parti communisme – bien que très proche en terme de valeurs – et de transformer sa foi chrétienne en idéologie capable de tout résoudre. Président du « Mouvement de la paix », visant à soutenir le régime républicain et interdire le retour du fascisme à l’issue de la deuxième guerre mondiale, il est fier de son engagement, même si c’est en dehors de l’Église elle-même. Il a participé puis dirigé la revue Échanges et collaboré au journal Témoignage chrétien. Il a également dirigé le Centre d’études Albert-le-Grand. François Biot resta toute sa vie très attaché au couvent de la Tourette, à l’Arbresle, près de Lyon, conçu par l’architecte le Corbusier et ne cessera d’en faire les louanges. Le samedi 14 février prochain, un hommage lui sera rendu avec un grand rendez-vous au couvent dominicain de la Tourette. Au programme, un concert « Cantate latino-américaine du Cinquième Soleil ». Pour plus de détails, nous vous invitons à consulter ce site.

Prune FOREST