Le printemps du cinéma latino en France

En mars ont lieu de nombreuses manifestations latinos. Que ce soit Pessac du 18 au 24 mars, Villeurbanne du 19 mars au 4 avril, Grenoble du 19 au 30 mars, Paris, cinéma du réel du 20 au 30 mars, Toulouse du 20 au 30 mars, Pau du 21 mars au 4 avril et Marseille du 28 mars au 5 avril. Nous vous les avons présentés dans le numéro d’hiver de la revue Espaces Latinos. Ce qui est particulier cette année c’est la part encore plus importante consacrée au cinéma documentaire.

Pessac primera un documentaire. Parmi ceux présentés, nous avions vu à Biarritz Em Busca de um Lugar Comum de Felippe Schultz Mussel, Brésil, 2012. Un premier film remarquable sur les tour-operators qui font visiter les favelas de Rio.

À Villeurbanne, il y a des rencontres dans les bibliothèques avec des auteurs de doc. C’est la section REGARDS. Par exemple samedi 29 mars à 15 h à la bibliothèque du 7ème – Jean Macé, De Que Vuelam Vuelam de Ananda Henry-Biabaud & Myriam Bou-San nous entraine dans le décor labyrinthique d’un barrio de Caracas où trois femmes dans la fleur de l’âge partent à la recherche du meilleur sorcier de la ville.

Au Cinelatino de Toulouse qui comprend une compétition de documentaire depuis de nombreuses années, on pourra voir L’Homme aux serpents d’Éric Flandin, où comment en suivant cet homme dans l’Amazonie colombienne, on en apprend beaucoup sur les serpents bien sûr, mais aussi sur la forêt, la guérilla et l’avenir du pays.

Enfin le Festival du Réel au Centre Pompidou de Paris est un Festival international consacré au documentaire. Dans Carta a un padre de Edgardo Cozarinsky (Argentine, France) le cinéaste voyage sur les traces de sa famille paternelle, retraçant l’existence d’une colonie juive fondée à la fin du XIXe siècle dans l’Entre Rios. Eco de la montaña de Nicolás Echevarría (Mexique) suit un pèlerinage à Wirikuta avec l’artiste mexicain Santos de la Torre, qui vient demander aux dieux la permission de réaliser une nouvelle œuvre, une mosaïque de perles figurant la cosmogonie Huichol. Hautes-terres de Marie-Pierre Brêtas (France) décrit une communauté de sans-terre brésiliens. Dans El corral y el viento de Miguel Hilari (Bolivie), l’auteur revient filmer le village andin de son père, où seul l’un de ses oncles demeure encore.

Signalons encore que le Centre Culturel mexicain de Paris propose chaque mois à l’Action Christine un documentaire. Prochaine séance le jeudi 27 mars avec Mi amiga Betty de Diana Garay.

Enfin le 5 mars sort en salle El Gran Dragón que les français Gildas Nivet et Tristan Guerlotté ont réalisé dans l’Amazonie péruvienne. Ils donnent la parole tant aux jeunes chamans de la forêt qu’à des scientifiques étudiant la bonne utilisation qui pourrait être faite de la médecine naturelle. Le film se penche notamment sur une plante hallucinogène, l’ayahuasca. La médecine traditionnelle se propose de l’utiliser pour ses propriétés curatives mais les chamans s’en servent également lors de rituels. Le film est assez mal fait, et la projection nécessite un débat pour comprendre et comparer nos cultures.

Le mexicain Alfonso Cuarón, a obtenu l’Oscar du meilleur réalisateur pour son film Gravity, l’odyssée de l’espace. C’est la quatrième année consécutive que cette récompense revient à un cinéaste étranger. Le film a d’autre part largement dominé les prix techniques avec six autres trophées, les Oscars des effets spéciaux, du son, du mixage, du montage, de la musique et de la photographie. Ce film, dont la production a duré plus de quatre ans, “a été une expérience très formatrice”, a déclaré Cuarón.

Alain LIATARD