Lenín Moreno, « le président de la paix, du dialogue, de la transparence et de l’égalité sociale » aux Nations unies

Les axes principaux de l’allocution du président équatorien devant la 72e Assemblée générale des Nations unies (ONU) et lors de la séance d’ouverture de la 41e réunion ministérielle de la plénière du G77 + Chine le 22 septembre, ont été les migrations, la corruption, les inégalités sociales, le développement des pays défavorisés et le changement climatique.

Photo : Ecuavisa

Le président Lenín Moreno est perçu comme un président conciliateur, tant devant l’ONU qu’au sein de son pays. Son discours aux Nations unies a été jugé avant-gardiste, en proposant la paix et le dialogue. En référence aux migrations, il a déclaré : « Nous sommes de plus en plus interconnectés, la mobilité humaine enrichit les peuples et contribue à lutter contre la xénophobie. Les murs aux frontières ne sont pas une solution ».

 Les injustices

Il a fermement insisté sur la nécessité de freiner les abus des paradis fiscaux, tout en soulignant que « l’élimination de la pauvreté et des inégalités exige des décisions politiques pour s’attaquer à la distribution injuste des richesses et de l’exclusion ». Pour lui, chaque dollar perdu dans l’évasion fiscale représente moins de ressources pour financer le développement des pays. Il a condamné les inégalités dans un monde où huit familles ont plus de richesses que le reste de l’humanité.

Le changement climatique

À propos du changement climatique, qui cause des catastrophes dévastatrices, il a invité les pays polluants de la planète à assumer leur responsabilité, et à veiller sur les communautés autochtones qu’il faut écouter, puisqu’ils sont les gardiens de la nature. Pour lui, « La décision collective permettra de construire un monde plus humain et plus juste ». Par ailleurs, il a critiqué le blocus économique contre Cuba imposé par les États-Unis et a demandé de respecter la non-ingérence dans les pays.

Lutter contre la corruption

En parallèle de cette assemblée, la ministre des Affaires étrangères, MarÍa Fernanda Espinosa, et le directeur général de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Yuri Fedotov, ont signé un accord de coopération pour la prévention et la lutte contre la corruption, en travaillant sur trois axes : le renforcement de la lutte mondiale en faveur de la transparence et contre la corruption, l’échange de bonnes pratiques avec la conception d’indicateurs sur la corruption qui pourraient être appliqués par les tous les pays, et des mesures de prévention et d’éducation pour lutter contre la corruption.

ONU Femmes

À signaler que l’épouse du président, Rocío González de Moreno, a rencontré le directeur général d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, qui a approuvé la proposition de loi présentée par l’exécutif équatorien, loi qui devrait être votée en novembre, contre  la violence sexuelle. En plus de lutter contre la violence sexiste, la législation proposée vise à réduire les féminicides, un fléau présent en Amérique latine et dans le reste du monde.

Des réformes pour renforcer la démocratie au sein de son pays

Ce président conciliateur a confirmé l’appel à une consultation populaire, dont il présentera officiellement le contenu le 2 octobre prochain, et a invité ses concitoyens à faire connaître leurs sujets d’intérêt avant le 26 septembre. Il avait déjà lui-même proposé d’aborder les réformes visant à renforcer la démocratie. L’opposition appelle à des changements dans le domaine de la justice, dans la loi sur la communication qui a sévèrement puni de nombreux médias depuis 2013, et s’interroge, entre autres, sur la réélection présidentielle indéfinie et sur la suppression définitive du CPCCS, le Conseil de la participation citoyenne et du contrôle social ou cinquième pouvoir, fondé par L’ancien président Rafael Correa. Moreno s’est félicité  « qu’un dialogue sain sur les questions ait été ouvert ». Il a remercié le soutien reçu pour sa proposition de consultation populaire. Selon El Ciudadano, les axes de la consultation porteront sur une plus grande participation des citoyens aux décisions nationales, sur des changements politiques visant à améliorer la démocratie, sur la transparence dans le choix des autorités de contrôle et sur le renforcement de l’équilibre entre les fonctions de l’État. Depuis son arrivée au pouvoir, Moreno, bien plus conciliant, s’éloigne de plus en plus de  son prédécesseur, Correa, et tend vers un consensus national.

Catherine TRAULLÉ