Histoire d’une Primavera Latina… en Rhône-Alpes

L’équipe d’Espaces Latinos, après deux années de réflexion sur un nouveau concept en lien avec la semaine de l’Amérique latine en France, ayant pour objectif la diffusion de connaissances sur l’Amérique latine, présente, en partenariat avec le tout nouveau Musée des Confluences, la première édition de Primavera Latina.  Cette manifestation unique en France se tiendra les mardi 26 et mercredi 27 mai prochain au Musée des Confluences avec un programme riche et variée. L’événement sera ouvert et gratuit à tous hormis les deux concerts du mardi 26.

Photo : Le dimanche 17 octobre 2010, à l’Amphi Opéra de Lyon nous organisions déjà une après midi de dialogue entre littérature et sciences sociales. De gauche à droite : Christian Girault, géographe CNRS, les écrivains  David Toscana (Mexique), Guiomar De Grammont (Brésil), le philosophe français Edgar Morin, l’écrivaine chilienne Carla Guelfenbein, Januario Espinosa ((directeur d’Espaces Latinos) et l’écrivain uruguayen Carlos Liscano.

 

En avril 2013, alors que nous étions à Santiago du Chili pour la première édition de Bellas Francesas, accompagnés des trois écrivains francophones, un des écrivains nous a interrogés sur la nouvelle initiative lancée par le Sénat en 2012 pour que chaque 31 mai devienne la journée de l’Amérique latine en France. Selon lui, comme nous nous battions depuis longtemps pour faire découvrir les différentes facettes des sociétés et cultures d’Amérique latine, les propositions originales ne devaient pas manquer pour y participer. La question était restée en suspens et nous ne cachons pas que depuis cette discussion nous avons commencé à réfléchir sur l’éventualité d’une nouvelle manifestation annuelle avec un nouveau format et un nouveau contenu… Nous n’avions pas d’événement pendant le premier semestre de chaque année, alors que l’automne est très animé avec nos différents festivals. 
Conscients de nos moyens limités, nous avons seulement répondu que l’occasion était belle mais qu’il nous fallait plus de temps et de réflexion pour inscrire nos initiatives dans une journée annuelle en France. Peut-être en 2014…

En novembre 2013, nous avons envisagé avec les écrivains latino-américains lors de la 12e édition des Belles Latinas de créer un nouveau concept de festival multidisciplinaire destiné à faire connaître l’Amérique latine au-delà des poncifs et clichés habituels, et dédié à un public non spécialisé. Selon nous, la difficulté principale était de ne pas nous inscrire dans la lignée des colloques et séminaires scientifiques, savants et riches, mais terriblement confidentiels, ennuyeux et inaudibles au-delà des amphis universitaires. Bien souvent, ces participants au curriculum bien fourni ont du mal à médiatiser de manière ludique une région du monde comme l’Amérique latine en pleine mutation.

Nous avons alors imaginé des tables rondes où les écrivains latino-américains et français seraient invités à réfléchir, au-delà des dernières créations littéraires, sur les réalités de notre monde contemporain. Les intellectuels des deux rives avaient bien volontiers leur mot à dire, surtout en cette période de difficultés. En effet, plus d’une trentaine d’écrivains ont rapidement répondu à notre appel, y compris les français invités aux trois éditions de Bellas Francesas dans le Cône sud. Faire dialoguer littérature et sciences sociales autour d’un nouveau concept annuel nous paraissait une bonne formule pour parler de l’Amérique latine. Certes la crise n’incitait guère à lancer une nouvelle initiative avec l’exigence à laquelle nous tenons pour donner l’image de l’Amérique latine à la hauteur des plus grandes institutions.

Au cours de l’année 2014, nous avons rencontré les médiateurs culturels du Musée des Confluences de Lyon, avec qui nous avons des liens depuis le début de Belles Latinas en 2002, qui se préparaient eux à ouvrir dans un lieu tout neuf à Lyon. Marier des disciplines très diverses et créatives en faisant rencontrer dans un même lieu et dans un temps limité écrivains, chercheurs, journalistes, artistes et musiciens, documentaires et expositions trouvaient une logique dans notre démarche. La “ journée” lancée par le Sénat, avec l’ex-président Jean-Pierre Bel, s’est finalement transformée en mai 2014 en une “semaine” entière. La Maison de l’Amérique latine de Paris s’est particulièrement investie dans ce projet en lançant une série d’initiatives et cela nous a finalement convaincu d’organiser quelques jours à la fin du mois de mai dans ce même sillage mais en région Rhône-Alpes.

La difficulté était de rester inventif et de donner une identité propre à ce concept de dialogue culturel… Ainsi est née Primavera Latina… sachant que ce titre ne suffisait pas en soi pour concrétiser une programmation cohérente mais qui nous permettait déjà d’aiguiser la curiosité du public. Nous proposons donc une programmation sur deux jours que vous trouverez sur notre site et le site de notre partenaire Musée des Confluences. C’est une belle vitrine dédiée à l’Amérique latine dans la région Rhône-Alpes et nous espérons que le public sera au rendez-vous et que cet événement pourra se multiplier dans les principales villes de la région Rhône-Alpes et en Auvergne dès l’année prochaine.

Nous tenons à remercier nos interlocuteurs au Musées des Confluences en commençant par Ivan Mathevet qui nous a aidés, avec la complicité de l’ancien directeur du Musée des Confluences Michel Côté, pour enrichir les animations de nos festivals Belles Latinas et Documental ainsi que la nouvelle équipe d’animation dirigée par Magali Moret, Catherine Bodet et Sylvie Laurent et bien entendu la participation de la directrice Mme Hélène Lafont-Couturier. Nous remercions aussi nos invités aux les tables rondes qui ont rapidement donné leur accord, les écrivains Colombien, Sergio Álvarez et le Péruvien Diego Paz Trelles. Nous soulignons en particulier la présence de Bruno Patiño de France Télévision pour animer la table ronde Après les dictatures, la démocratie ? qui était déjà venu nous soutenir en octobre 2013 au Centre d’Histoire et de la Résistance de Lyon pour la journée souvenir du 40e anniversaire du Coup d’État au Chili, de notre fidèle membre, Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques, l’IRIS. Nous tenons aussi à remercier Martine Droulers, géographe à l’Institut des Hautes études de l’Amérique latine à Paris, Bernard Francou, chercheur à l’Institut de recherches pour le Développement (IRD), Yves Saint-Geours, diplomate et universitaire Renée Frégosi, enseignante à l’IHEAL et Jean-Joinville Vacher de l’IRD qui a bien accepté notre invitation à animer la table ronde sur Ressources naturelles, environnement et développement durable. Enfin, nous remercions Patricio Guzmán, très pris par la sortie de son nouveau documentaire, qui ne pourra pas se rendre à l’événement mais qui est déjà venu à plusieurs reprises nous soutenir. Il nous a autorisé à présenter son précédent film Nostalgie de la lumière. À tous un grand merci pour votre présence ainsi que pour les conseils pour la suite de nos activités.

Januario ESPINOSA

[hr/]

[image align= »center » img= »http://www.espaces-latinos.org/wp-content/uploads/primavera_486.jpg » /]

[hr/]