« El Ardor », Trapero et Cannes

Au festival de Cannes de cette année, qui a lieu du 14 au 25 mai 2014, des films latino-américains ou sur l’Amérique latine seront présentés. De El Ardor de Pablo Fendrick, à  Relatos Salvajes de Damián Szifrón, en passant par Jauja de Lisandro Alonso et Refugiado de Diego Lerman, tous contribuent à rendre présent le continent pendant ce prestigieux festival. De plus, l’Argentin Pablo Trapero sera le président du jury “Un certain regard”.

* Photo : Pablo Trapero, producteur, réalisateur et scénariste argentin.

Cristeros de Dean Wrght : critique

Cristeros de l’américain Dean Wright, raconte une période très sombre du Mexique. Entre 1926 et 1929, les paysans mexicains qui voulaient défendre leur religion catholique s’opposèrent à l’État violemment anticlérical. Suite aux lois du gouvernement Calles,  de nombreux groupes se forment au nom du Christ. Pour se fédérer, ils font appel à un ancien général de la Révolution, Enrique Gorostieta, interprété par Andy Garcia. Cette guerre causa au final 250 000 morts. Le film, en anglais, est présenté du point de vue des combattants chrétiens et manque cruellement de subtilité. Pourtant, ce film parle des extrémismes. Par moment, on croirait voir un western italien des années soixante avec une touche de mélo de telenovela. C’est vraiment dommage car il y a beaucoup à dire sur cette guerre civile, que ce soit sur le rôle des États-Unis ou sur la raison de l’anticléricalisme. Vous pourrez voir quelques stars dans des rôles secondaires comme Peter O’Toole dans son avant dernier film, interprétant le rôle d’un prêtre qui va être exécuté avant la fin du premier quart d’heure de ce film qui dure quand même deux heures et vingt-trois minutes ! Sortie le 14 mai.

Les films latinos à Cannes

À signaler que la direction du festival de Cannes qui commence le 14 mai, a rajouté un film latino hors compétition. El Ardor de Pablo Fendrik (révélé à la Semaine de la Critique cannoise 2008 avec La sangre brota) sera dévoilé en séance spéciale avec en tête d’affiche, Gael García Bernal (membre du jury de la compétition officielle cette année). Dans la forêt tropicale de Misiones en Argentine, Kaï, un jeune homme solitaire, assiste à l’attaque sauvage d’une ferme de tabac par des mercenaires qui kidnappent une jeune femme dont le père est assassiné sous ses yeux. Il se transforme en justicier et les traque un par un dans la jungle amazonienne. Notons aussi que le cinéaste argentin Pablo Trapero est président du jury “Un certain regard” et il présente ainsi sa vision du cinéma : “Le cinéma est par définition un fait politique, une forme de témoignage et le registre d’une époque. (…) L’art en général peut contribuer à changer les choses sur un plan intime et au niveau de la société. Évidemment, ce n’est pas le cinéma tout seul qui peut changer la réalité sociale, c’est nous, les citoyens ! Un film est une sorte de catalyseur”.

La semaine prochaine, je vous parlerai des films latinos qui passent à Cannes, samedi 17 (Relatos salvajes de Damián Szifrón) et dimanche 18 mai ( Jauja de Lisandro Alonso et Refugiado de Diego Lerman). Je vous signale un autre film qui sort ce mercredi 14 mai, un documentaire suisse de Stefan Haupt consacré  à Gaudi, le mystère de la Sagrada familia. Il part du modeste projet original pour aller jusqu’au monument aux dimensions colossales commencé en 1882 et toujours inachevé.

Alain LIATARD