PRIMAVERA LATINA 2020

Exodes et convulsions politiques en Amérique latine :
Évolutions et nouvelles réalités

Primavera Latina bouscule les frontières de disciplines diverses : en six événements entre mars et juin, dans le cadre de la Semaine de l’Amérique latine et de Caraïbe, chercheurs, universitaires, écrivains et artistes apporteront leurs éclairages, débattront entre eux et avec les publics sur les nouvelles réalités et les recompositions en cours en Amérique latine.

Presque aucune région du monde n’est écartée des courants migratoires qui concernent 3,5 % de la population mondiale, soit un nombre qui a triplé depuis quarante ans et un record a été atteint en 2018 avec près de 71 millions de déplacés.Sur tous les continents on constate une généralisation et une accélération des mouvements migratoires. L’Amérique centrale et du Sud n’est pas en reste. Les crises économiques, la misère, les injustices et les atteintes aux droits humains ont des traductions diverses :  l’exil massif dans des pays de la région mais aussi les soulèvements, les contestations de masse et les convulsions politiques.

En Amérique du Sud, plusieurs pays, en particulier le Chili, la Colombie, le Mexique, le Venezuela, la Bolivie Le Salvador, le Guatemala, le Honduras, Haïti, et le Brésil connaissent des violences multiformes. L’Amérique latine est devenue un cas emblématique. Aujourd’hui, l’essentiel des migrations d’Amérique Latine vient d’Amérique Latine. Les pays andins, Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou, Venezuela sont ceux qui fournissent des migrations au Brésil, à l’Argentine, à l’Uruguay et au Chili. Certains de ces pays sont à la fois territoires de départ, d’accueil et de transit comme cela est le cas en particulier de la Colombie et du Pérou. L’exode vénézuélien, chiffré à 5 millions de personnes, s’est accéléré à partir de 2014 et touche toutes les couches sociales.

En 2020, l’actualité politique de l’Amérique latine sera dans tous les esprits.  Durant l’automne 2019, presque tous les pays du continent sud-américain ont connu des mouvements sociaux ou des renversements politiques.  Il est urgent de déchiffrer ce qui se joue pour le devenir de ces sociétés, chacune avec ses spécificités, toutes confrontées aux inégalités économiques abyssales, à la détresse sociale qui touchent pauvres, immigrés et classes moyennes, à l’insécurité et à la dégradation des droits humains.

En 2020, trente ans après, sera commémoré le retour à la démocratie au Chili, avec comme toile de fond une grave crise sociale et politique et des mouvements de protestations depuis octobre 2019.  Dans de nombreux pays du sous-continent, l’actualité politique, des réformes constitutionnelles en chantier, des aspirations à l’égalité et des œuvres artistiques qui s’emparent du réel nous permettront de déchiffrer le devenir de sociétés qui sont pour nous un miroir.

Maurice NAHORY

 

L’épidémie actuelle de Covid-19 nous contraint à modifier les dates de 6e festival Primavera Latina (Sciences et littératures). La première date fixée pour ce mardi 17 mars à l’Université Jean moulin Lyon 3  est annulée.

 

Le programme du Festival