Comme chaque année, dans la semaine qui précède la nomination de prix Nobel de littérature, nous suivons de près les choix de l’Académie de Suède pour,  nous l’espérons, nous réjouir de la désignation d’un nouveau lauréat latino-américain. Cette année nous savions que trois auteurs latino-américains étaient pressentis : la Mexicaine Elena Poniatowska, l’Argentin César Aira et le Chilien Raúl Zurita. Le choix d’un trio qui nous remplit de satisfaction car depuis la création à Lyon, en septembre 2002, du festival littéraire Belles Latinas, ils figurent tous les trois  parmi  les presque quatre cents écrivains invités. La première à venir en octobre 2003, Elena Poniatowska, nous a félicité  publiquement quant à notre idée d’informer sur les problématiques politiques et économiques de l’Amérique  difficultés mais aussi de faire connaître la créativité de sa littérature qui a toujours eu une vitrine en France. En 2006 parmi la dizaine d’invités figurait bien Cesar Aira qui a présenté son œuvre récente en français, dans l’ancien Musée Guimet de Lyon au boulevard des Belges. Enfin en 2015, grâce à la médiation de son traducteur en français, Benoît Santini, nous avons pu nous émouvoir par la poésie de Raúl Zurita à l’amphi de l’Opéra de Lyon. Quelques jours avant le bouclage de cette newsletter nous apprenions que la candidature de Raul Zurita était bien dans la sélection finale et nous avons décidé de retarder notre parution. Grace à ses traducteurs en français, Laëtitia Boussard et Benoît Santini nous vous proposons dans cette édition une présentation de l’œuvre de Raul Zurita. Finalement le prix Nobel de cette année a été donnée à l’écrivain norvégien Jon Fosse connu pour son œuvre dramatique, est l’auteur de nombreux romans où la fatigue et la peinture sont des thèmes récurrents.

Elena Poniatowska est née le 19 mai 1932 à Paris. Elle est journaliste, écrivaine et militante politique franco-mexicaine. Elle reçoit en 2013 le plus important prix littéraire en langue espagnole, le prix Cervantes. En 2022, dans le cadre de son quatre-vingt-dixième anniversaire, le gouvernement mexicain organise un hommage national au Palais des Beaux-Arts de la ville de Mexico. Nous vous proposons quelques titres en français La Vie de Jésusa, traduit par Michel Sarre, éd. Gallimard (1980) – Cher Diego, Quiela t’embrasse, traduit par Jamis Rauda, éd. Actes Sud (1992) – La Fille du philosophe, traduit par Jamis Rauda, éd. Actes Sud (1993 – Lilus Kikus, traduit par Françoise Léziart, roman en partie autobiographique accompagné d’illustrations de Leonora Carrington (2005) éd. Les Perséides – Leonora, traduit par Claude Fell, éd. Actes Sud (2012) et Tinísima, traduit par Jacques Aubergy et Marie Cordoba, Éd. L’Atinoir (2014).

César Aira est né le 23 février 1949 dans la province de Buenos Aires. Peu connu en France, il est considéré comme un grand nom de la littérature latino-américaine contemporaine, auteur d’une centaine d’ouvrages, généralement courts. Il s’agit d’un genre romanesque, de roman bref. Francophile convaincu, Aira découvre très jeune les classiques. C’est à partir de cette époque qu’il décide de se consacrer à l’écriture tout en menant une carrière de journaliste et de reporter. Il a obtenu en 2014 le prix Roger-Caillois et en 2021 le prix Formentor. Depuis 1981 ses livres sont publiés d’abord chez Gallimard, puis Lafont et Actes Sud et depuis 2002 et jusqu’au dernier en 2022 Le président aux éditions Christian Bourgois.

Nous profitons de cet éditorial réservé à la littérature latino-américaine pour annoncer que dans l’édition numérique du 12 octobre nous dévoilerons la programmation complète des auteurs invités au 22^e festival littéraire Belles Latinas qui se tiendra du 7 au 18 novembre prochain. Nous vous conseillons aussi de vous abonner ou réabonner à notre revue trimestrielle. Le n° 316 présente  un dossier central sur le Chili 50  ans après le coup d’État de septembre 1973..