

NEWSLETTER DU 3 MAI 2023
Le Chili de Gabriel Boric, le jeune président du Chili depuis un an reste à la une. La presse mondiale souligne le dernier discours du président chilien autour de la nationalisation du lithium. Dans la dernière édition du Nouvel Observateur le journaliste Pierre Haski signale, dans sa chronique hebdomadaire : « Gabriel Boric, vient d’annoncer une nationalisation du secteur du lithium. Une initiative à suivre de près, car elle sera une référence sur la capacité des États à reprendre le contrôle de leurs ressources en douceur, sans encourir les représailles d’autrefois. ». Le journaliste signale que le mot « nationalisation » avait disparu du discours politique depuis bien longtemps. Un terme qui renvoie aux années 1970, lorsque Salvador Allende nationalisait les entreprises minières du cuivre au Chili et s’expliquait ainsi à la tribune de l’ONU : « Nous avons nationalisé le cuivre. Nous l’avons fait avec le vote à l’unanimité du Parlement, où les partis de gouvernement sont en minorité. Nous voulons que tout le monde comprenne clairement : nous n’avons pas confisqué les entreprises étrangères de l’industrie minière. (…) Ces mêmes entreprises, qui ont exploité le cuivre chilien pendant de nombreuses années, rien que pendant les quarante-deux dernières années, ont empoché pendant ce laps de temps plus de quatre milliards de dollars, alors que leur investissement initial ne dépassait pas les trente millions de dollars. »
Dans cette édition nous rapportons aussi les propos d’Ignacio Walker, démocrate-chrétien et opposant au président actuel, qui vient d’être publié par la presse chilienne. Il signale que le gouvernement de Gabriel Boric peut et doit aller au bout de son action, pour que le Chili aille bien. « L’apprentissage express de la première année commence déjà à porter ses fruits, en termes de discours, d’attitude, d’humilité – cette génération politique a assumé le gouvernement sous le signe de l’arrogance et du mépris pour ses prédécesseurs, d’ouverture au dialogue et de compréhension du rôle du secteur privé ; le président et le gouvernement le savent. Gouverner devient de plus en plus difficile dans le monde entier, mais au Chili il y a des ressources politiques, institutionnelles et économiques pour bien faire les choses, s’attaquer à la crise de la sécurité, remettre la croissance sur les rails et promouvoir un agenda social basé sur des concessions réciproques entre le gouvernement et l’opposition au parlement. Le Chili n’est pas en train de s’effondrer. Le gouvernement n’est pas sur le terrain. Nous devons éviter les déclarations fracassantes, surtout à droite et dans certains médias, qui se situent entre l’apocalyptique et le catastrophique. Elles ne servent pas le Chili… Je suis un opposant au gouvernement du président Boric et il y a quelques mois, j’ai démissionné du Parti Démocrate-Chrétien, le parti de ma vie (je lui souhaite bonne chance). Mais je souhaite aussi que le gouvernement se porte bien, pour que le Chili se porte bien.
Nous-mêmes, exilés chiliens, animateurs depuis quarante ans de ce support d’information, nous avons ardemment milité dans notre jeuneuse pour soutenir le président Salvador Allende et surtout saluer le courage de nationaliser le cuivre qui était la richesse du Chili de l’époque et de faciliter la mise en place de mesures économiques et sociales pour la grande majorité des pauvres du Chili. Nous avons vécu il y a cinquante ans la tragédie chilienne et nous gardons encore l’espoir que ce jeune président puisse suivre le pas du président Allende et avec la nationalisation de cette nouvelle richesse minière entamer une nouvelle politique économique pour tous les Chiliens.
Avec notre 9e Primavera Latina, un festival sur les idées et cultures de l’Amérique latine, nous participerons aux semaines de l’Amérique latine et des Caraïbes en France organisé depuis une dizaine d’années, que nous vous invitons à suivre, via nos newsletters ainsi que notre site, actualisé chaque jour. La riche programmation de cette initiative, lancée par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères, est née il y a dix ans. Nous la suivons depuis Lyon avec grande attention en proposant quatre jours du 24 au 27 mai 2023. Nous vous invitons à consulter les détails sur notre site et à vous inscrire très rapidement.
Januario ESPINOSA
Directeur de la rédaction
Prochaine newsletter : le mercredi 17 Mai 2023




