Deux jours après son investiture, le nouveau président de l’Argentine, le néolibéral Javier Milei a nommé son gouvernement. Dans la foulée, le nouveau ministre de l’Économie Luis Caputo a annoncé une dévaluation brutale du peso avec comme objectif de lutter contre l’inflation.
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Le 12 décembre dernier, après avoir été nommé, le ministre de l’Économie Luis Caputo a annoncé les dix premières mesures économiques de son gouvernement. Parmi les plus importantes, on retrouve la dévaluation du peso, avec un taux de change officiel qui passe désormais de 400 à 800 pesos. Ceci représente une dévaluation de plus de 50 % de la monnaie argentine. Une autre mesure d’une grande importance a été la réduction des ministères de 18 à 9, et des secrétariats de 106 à 54, ce qui représente une réduction inédite des postes politiques du secteur public. L’objectif de ces mesures est de réduire le déficit fiscal qui, selon Caputo et Javier Milei, est la cause directe de l’hyperinflation et de la pauvreté dont souffrent les argentins. Une mesure assez importante a aussi touché le secteur des transports et de l’énergie. De fait, Luis Caputo a précisé que les subventions de l’État pour l’énergie et le transport allaient être drastiquement réduite, et en particulier pour les transports dans l’Aire Métropolitaine de Buenos Aires.
Le ministre n’a pas précisé à combien s’élèveraient les économies réalisées par ces suppressions de postes et la dévaluation du peso. Bien que saluées par le Fonds Monétaire International, ces mesures transitoires risquent d’affecter de façon brutale le portefeuille des argentins. De fait, selon beaucoup d’économistes, la dévaluation va provoquer de façon temporaire une aggravation de l’inflation et du prix des services comme l’électricité, le gaz et l’eau. Par ailleurs, la réduction des aides d’État pour la régulation des prix de l’énergie et des transports risque d’être lourde de conséquences puisque jusqu’alors, ces aides couvraient la majorité du prix du ticket de transport et parvenaient à stabiliser les prix de l’essence, du gaz, de l’électricité et de l’eau. Beaucoup craignent que ces mesures entraînent des protestations de masse, comme cela avait été le cas en 2016 sous Macri avec le “tarifazo”. Toutefois, Caputo s’est défendu en disant que l’assistance apportée aux familles par le biais de la “Asignación Universal por Hijo” allait être dupliquée et que le montant de l’équivalent du ticket restaurant allait être augmenté de 50 %.
Dans le Salon Eva Perón de la Casa Rosada (siège du pouvoir exécutif argentin), Javier Milei a organisé hier une rencontre avec son cabinet de ministres. L’objectif de cette réunion était de terminer la préparation de différents projets de lois pour les transmettre au Congrès de la Nation. Ce ne sont plus que neuf personnes qui y siègent, dont Guillermo Franco à l’Intérieur, Diana Mondino aux Relations Extérieures et Sandra Pettovello au Ministère du “Capital Humain”. Ce dernier ministère a été créé par un décret présidentiel le 10 décembre et a pour objectif de rassembler les questions d’Éducation, de Culture, du Travail, de la Femme et du Développement Social.
Mathilde Azimont
D’après El observador, BBC News, La Nueva