« Blanquita », film chilien de Fernando Guzzoni.

Blanquita est un film inspiré d’une histoire vraie gravitant autour d’un scandale sexuel. Blanca (18 ans) retourne à la maison d’accueil d’où elle s’est échappée quand elle avait seulement 14 ans. Elle frappe à la porte avec dans ses bras son bébé, une fille. Un prêtre d’un certain âge, le Père Manuel, la reprend dans la maison. Un scandale sexuel public impliquant un homme d’affaires influent, Pablo Kahn, va mettre de façon inattendue la maison d’accueil sous les feux des projecteurs quand Carlinga, un garçon de 14 ans drogué au crack, et le principal témoin de l’affaire, est envoyé là par les services gouvernementaux le temps de l’enquête.

Photo : Allociné

Le réalisateur Fernando Guzzoni explique : « Ce film est le résultat d’un an d’enquête sur l’affaire Spiniak, qui a mis à jour un réseau de prostitution enfantine et de pédophilie dirigé par un puissant homme d’affaires chilien. Ce fut l’une des affaires les plus importantes et controversées de l‘histoire judiciaire, politique et journalistique de ces quinze dernières années au Chili. Grâce à une recherche approfondie et de nombreuses sources – reportages, dossiers, archives judiciaires et interviews – j’ai découvert une personne dans cette histoire malheureuse qui m’a fasciné – Gema Bueno, « Le témoin clé », « le mineur », « Gema Malo ». Une jeune fille de vingt ans, qui a divisé l’opinion publique et tenu la nation en haleine pendant neuf mois. Elle a fini par se retrouver derrière les barreaux, mais la société était divisée sur son cas. Cette histoire est inspirée de ces événements, mais j’en ai fait un mélodrame dans lequel les médias prennent une place prépondérante dans la représentation de la tragédie des victimes, des meurtres et de la maltraitance des enfants par des personnages importants. Rien dans cette affaire, n’est ce qu’il semble être. Blanquita est une enquête qui a pour sujet la tromperie, l’éthique et l’interprétation de la vérité. C’est aussi et surtout un film qui aborde la double vie d’une fille, abandonnée et déçue par les institutions qui promettaient de la protégerRien dans cette affaire, n’est ce qu’il semble être. Je pense que le film aborde des questions très controversées et actuelles, en essayant de ne pas porter de jugements binaires, je pense que ce qui est intéressant dans le film, c’est qu’il montre que les choses ne sont pas noires ou blanches. Espérons que le film pourra générer des discussions et des réflexions sur la violence entre les classes sociales, le pouvoir, le poids de la vérité. »

Nous sommes dans un système qui couvre les politiciens et cherche n’importe quelle excuse pour discréditer ceux qui ne sont pas protégés. Laura Lopez, qui interprète Blanquita, est une révélation. Son visage exprime toutes les tensions de son personnage. La photographie ajoute encore l’impuissance des personnages par l’utilisation de couleurs ocres et de décors sombres. Evitant tout didactisme, Blanquita est un film à découvrir à partir du 26 juillet.

Alain LIATARD

Blanquita, drame de Fernando Guzzoni (Chili, 2022), 1h 34min. Avec Laura Lopez Campbell, Alejandro Goic, Amparo Noguera.