Nouveaux latinos du 24 JUIN 2020

ÉDITORIAL

Ces dernier jours la pandémie a mis au premier plan le sous-continent latino-américain dont plusieurs pays affichent des chiffres alarmants de personnes contaminées par le coronavirus et de décès. Nous assistons à un conglomérat des nations dépourvues de système de santé et de protection sociale pour tous ainsi que de l’absence de réaction de toutes ses organismes uniquement fondés sur les échanges économiques mais jamais sur une véritable coopération entre pays. Le désarroi des victimes est désarmant et dans les prochaines semaines, une fois connu le bilan, dans plusieurs pays de la région une explosion sociale jaillira au premier plan. Nous sommes face à un sous-continent où toutes les protections sociales, l’éducation, la santé ou les retraités sont soumis à la loi du marché tandis que les riches ont accès à tout et la grande majorité de pauvres naissent et meurent pauvres. Une récente interview d’Elena Poniatowska, journaliste et écrivaine mexicaine au journal El País signale que dans son pays « la mauvaise vie commence quand tu nais » et elle souligne avec tristesse « que sur notre continent latino-américain il y a beaucoup plus de pauvreté que de richesse. Il y a des millions des personnes sous la pandémie qui souffrent de faim ». L’après pandémie sera comme partout un bilan difficile à effectuer et qu’il faudra avoir recours à de profondes mesures pour envisager un avenir meilleur. Justement dans cette édition nous mettons en premier plan la dernière édition du Courrier de l’Unesco, publié en quatre langues avec un intéressant dossier titré « Pour un nouveau pacte social en Amérique latine », suite à la baisse des revenus, l’abandon scolaire, le développement du travail informel, la hausse brutale du chômage… Une lecture attentive à ne pas manquer.

Désormais les salles de cinéma sont ouvertes. Pour nos lecteurs cinéphiles nous vous conseillons deux films en priorité : d’abord le film péruvien Canción sin nombre de Melina Léon que nous avions déjà présenté ici en avril dernier et le film britannique L’ombre de Staline de Agnieszka Holland sur l’horrible secret du « miracle économique » stalinien dénoncé par un journaliste gallois. Un bon polar qui fait écho à notre actualité.

Januario ESPINOSA 
Directeur de la rédaction

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