Histoire d’une PRIMAVERA
En avril 2013, alors que nous étions à Santiago du Chili pour la première édition de Bellas Francesas, l’un des écrivains invités nous a interrogés sur la nouvelle initiative lancée par le Sénat visant à mettre à l’honneur l’Amérique latine en France. D’après lui, comme nous nous battions depuis longtemps pour faire découvrir les différentes facettes des sociétés et cultures d’Amérique latine, les propositions originales ne devaient pas manquer pour y participer. La question est alors restée en suspens mais nous avons commencé à réfléchir sur l’éventualité d’une nouvelle manifestation annuelle avec un nouveau format et un contenu nouveaux. Nous n’avions pas d’événements prévus au premier semestre de l’année, alors que l’automne est très animé avec deux différents festivals. Conscients de nos moyens limités, nous avons pris le temps de la réflexion pour inscrire nos initiatives dans une journée annuelle en France.
En novembre 2013, nous avons envisagé avec les écrivains latino-américains, lors de la 12e édition de Belles Latinas, de créer un nouveau concept de festival multidisciplinaire destiné à faire connaître l’Amérique latine au-delà des poncifs et clichés habituels, et dédié à un public non spécialisé. Selon nous, la difficulté principale était de ne pas nous inscrire dans la lignée des colloques et séminaires scientifiques, savants et riches, mais terriblement confidentiels, ennuyeux et inaudibles au-delà des amphis universitaires. Bien souvent, ces participants au curriculum bien fourni ont du mal à médiatiser de manière ludique une région du monde comme l’Amérique latine en pleine mutation.
Nous avons alors imaginé des tables rondes où des écrivains latino-américains et francophones seraient invités à réfléchir, au-delà des dernières créations littéraires, sur les réalités du monde contemporain. Les intellectuels des deux rives avaient bien volontiers leur mot à dire, surtout en cette période de difficultés.
Plus d’une trentaine d’écrivains ont rapidement répondu à notre appel, y compris les français invités aux trois éditions de Bellas Francesas dans le Cône sud. Faire dialoguer littérature et sciences sociales autour d’un nouveau concept annuel nous paraissait une bonne formule pour parler de l’Amérique latine. Certes la crise n’incitait guère à lancer une nouvelle initiative avec l’exigence à laquelle nous tenons pour donner une image de l’Amérique latine qui soit à la hauteur des plus grandes institutions.
Au cours de l’année 2014, nous avons rencontré les médiateurs culturels du Musée des Confluences de Lyon, avec qui nous entretenons des liens forts depuis le début de Belles Latinas en 2002. Marier des disciplines très diverses et créatives en faisant rencontrer dans un même lieu et dans un temps limité des écrivains, des chercheurs, des journalistes, des artistes et des musiciens, et se croiser des documentaires, des expositions et des représentations diverses. La “ journée” lancée par le Sénat, à l’initiative de l’ex-président Jean-Pierre Bel, s’est finalement transformée en mai 2014 en une “semaine” entière. La Maison de l’Amérique latine de Paris s’est particulièrement investie dans ce projet en lançant une série d’initiatives, ce qui nous a finalement convaincu de consacrer plusieurs jours à cet événement à la fin du mois de mai en région Auvergne Rhône-Alpes.
Ainsi est née Primavera Latina. C’est une belle vitrine dédiée à l’Amérique latine en région Auvergne Rhône-Alpes et nous espérons qu’elle rencontrera son succès auprès du public francophone de la région et au-delà.
Januario ESPINOSA
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