Argentine : un Parc national de Patagonie sous les flammes

Le parc national de Los Alerces situé en Patagonie et classé au patrimoine mondial de l’UNESCO brûle depuis presque une semaine.

Photo : Mesamis

L’incendie qui frappe le Parc national de Los Alerces depuis presque une semaine a fait disparaître plus de 2 300 hectares. Ce sont plus de 200 pompiers et volontaires qui étaient mobilisés mercredi dernier dans des luttes parfois au corps à corps contre les flammes qui consument les forêts. L’incendie qui jusqu’à lors n’avait pas menacé d’habitations commence à se propager vers la province de Chubut. Selon les autorités locales, il s’agirait d’un incendie criminel. Le gouverneur de la province, Ignacio Torres (PRO, parti fondé par l’ex président Mauricio Macri) a imputé l’incendie aux “pseudomapuches”. Ce n’est pas la première fois que des autorités locales inculpent les mapuches pour les incendies. Certaines associations comme Amnesty International ont manifesté leur préoccupation quant à la “stigmatisation et la persécution” de ces communautés. 

Difficile à contrôler, à cause des zones accidentées et peu accessibles, le feu continue d’avancer avec une ligne de front longue de huit kilomètres. Les températures records ne facilitent pas la tâche : 24 provinces argentines ont été placées en alerte canicule, avec un thermomètre dépassant parfois les 42 degrés. Le directeur du Parc national de Los Alerces, Danilo Hernández Otaño, a souligné que la météorologie ne donne pas de signaux favorables et que l’indice de risque d’incendie est extrêmement élevé dans toute la région. Le feu pourrait se propager dans les prochains jours et faire disparaître une énorme partie des 260 000 hectares de cette aire protégée. “Aucun de nous sur cette planète ne reverra vivant la forêt dans l’état dans lequel elle était avant l’incendie” s’est- il lamenté à la télévision. 

Cela fait plusieurs années que ces forêts sont menacées par des incendies de plus en plus importants chaque année. Plusieurs lois, votées ces 15 dernières années, protègent ces zones. Cependant, la “loi omnibus”, présentée au Congrès par le gouvernement le mois dernier, cherche à modifier une partie de la législation environnementale de l’Argentine. Parmi ces changements, la “loi omnibus” cherche à éliminer les régulations et les contrôles sur les activités productives qui peuvent être réalisées par exemple dans les forêts et les glaciers. Le nouveau président argentin, Javier Milei, a nié à plusieurs reprises l’existence du changement climatique et a souligné qu’il s’agissait d’une légende construite par le “socialisme”. A son arrivée au pouvoir, il a d’ailleurs transformé le Ministère de l’Environnement en un sous-secrétariat à l’Environnement. 

Les conséquences de cet incendie seront irrémédiables donc et donnent à réfléchir sur l’avenir des parcs nationaux argentins dans un contexte politique climatosceptique et néo-libéral.