« Levante » film brésilien de Lillah Hallia en salle à partir du 6 décembre

Sofia, une joueuse de volleyball prometteuse de 17 ans, apprend qu’elle est enceinte la veille d’un match qui peut changer son destin. Ne voulant pas de cette grossesse, elle cherche à se faire avorter illégalement et se retrouve la cible d’un groupe fondamentaliste bien décidé à l’en empêche tout prix. Mais ni Sofia ni ses proches n’ont l’intention de se soumettre à l’aveugle ferveur de la masse.

Photo : Allociné

Présenté à Cannes et primé à la semaine de la Critique Levante – qui veut dire se relever en portugais – est le premier film de Lillah Hallia. Le film s’attaque à la politique répressive de la présidence de Jaïr Bolsonaro qui s’appuie sur les mouvements religieux fondamentalistes contre les femmes, les communautés LGBTQIA+, l’environnement naturel, les Afro-Brésiliens, la jeunesse, etc. Face à ce constat social catastrophiste, Lillah Halla met en valeur l’énergie collective. Le film suit le rythme soutenu des joueuses de volley-ball. La caméra bouge beaucoup et est en mouvement pour accompagner l’énergie du groupe. Le père de Sofia est apiculteur et la  ruche devient une métaphore pour protéger la reine, représentée par Sofia.

« Levante, explique la réalisatrice, ce n’est pas seulement une histoire d’amour, une relation maternelle avec une coach sportive, une relation au père ou l’engagement du groupe dans le problème de Sofia. C’est un tissage de plusieurs relations. Évidemment, la question du droit à l’avortement m’intéressait aussi beaucoup. J’ai l’impression, ces dernières années, que beaucoup d’histoires sur l’avortement se sont concentrées sur la tragédie individuelle, sans vraiment pointer du doigt le fait qu’il s’agit d’un problème social. Une personne ne suffit pas pour faire un film comme Levante. C’était donc évident pour moi que c’était ce type d’histoire collective que je voulais montrer. »

Le processus d’écriture a duré six ans. Mais Lillah ne donnait jamais le scénario et il y a eu donc beaucoup d’improvisation. Cela a abouti à partir de dix versions du scénario àune version finale  nourrie par tous les jours de préparation avec l’équipe et l’énergie du film vient aussi de là… «  Ce sont les corps que je veux filmer, ils sont encore trop rares au cinéma. C’est une raison de plus pour moi de faire des films ! Je ne voulais pas mettre ces corps en conflit, je ne voulais pas les victimiser. » À travers cette histoire où malgré les difficultés, la joie de vivre l’emporte et permet l’espérance. Un très beau film à découvrir au cinéma à partir du 6 décembre.