

ÉDITORIAL
Le Chili reste au cœur de l’actualité latino-américaine. D’abord par le processus d’une convention constitutionnelle qui s’est mise en place après les révoltes d’octobre 2019, lesquelles ont révélé une société terriblement injuste et inégalitaire sous le diktat du libre marché et la concentration des richesses. Le peuple chilien devra se prononcer en juillet prochain sur une nouvelle constitution qui reste au cœur des préoccupations de tous les Chiliens. Quelques membres de notre équipe éditoriale sommes au Chili afin de suivre les travaux de la constituante mais aussi pour suivre de près les premiers jours du tout nouveau gouvernement issu d’un processus électoral, en décembre dernier, où un jeune député de 35 ans, Gabriel Boric, sera à partir du 11 mars le nouveau président pour quatre ans. La tâche du nouveau leader chilien ne sera pas facile et dès son arrivée aux affaires il devra résoudre plusieurs nouvelles urgences que subissent les Chiliens, comme la violence et l’insécurité dans les grandes villes, ainsi que l’arrivé importante de migrants venus de plusieurs pays latino-américains, notamment du Venezuela, d’Haïti, de Colombie et de Bolivie. Un clin d’œil à l’histoire chilienne actuelle nous arrive d’Espagne avec le prix « Goya » où le documentariste Patricio Guzmán a été primé pour son dernier film La cordillère des songes. Le réalisateur a commencé son travail de documentariste au moment de l’arrivée au pouvoir du président Salvador Allende en novembre 1970 et n’a jamais cessé de témoigner via la caméra sur les sursauts de la société chilienne.
En mai prochain, notre festival Primavera Latina, inscrit dans le cadre de la Semaine de l’Amérique latine en France, proposera une nouvelle réflexion sur l’état du sous-continent. D’abord sur les origines africaines en Amérique latine mais aussi sur les nouvelles influences, comme celle de la Chine et de la Russie, qui deviennent des acteurs majeurs de la nouvelle géopolitique et où l’on voit les nations latino-américaines s’éloigner du monopole traditionnel de la présence étasunienne. Le voyage du président argentin Alberto Fernández en Russie et en Chine ainsi que les déclarations de dirigeants latino-américains comme Andrés Manuel López Obrador (Mexique), Nicolás Maduro (Venezuela), Daniel Ortega (Nicaragua) et des dirigeants cubains démontrent bien le terrain sinueux que devient le sous-continent latino-américain.
Pour nos lecteurs de la région de Lyon nous rappelons que début mars, dans nos locaux à la Croix Rousse, commencera la première session de printemps des cours d’espagnol. Sur notre site il est possible de s’informer et de s’inscrire en ligne. Nous rappelons que les cours sont animés par des enseignants latino-américains et après le temps de pandémie il est désormais possible de les suivre en présentielle ou à distance.
Januario ESPINOSA
Directeur de la rédaction
La prochaine newsletter le 3 mars 2022
