


ÉDITORIAL
Une partie des images qui accompagnent nos éditions papier et numérique est réalisée par des photographes, qui collaborent activement avec nous. Nous souhaitons que la nouvelle version du festival Documental, en novembre prochain, dans le cadre de la Métropole de Lyon, puisse trouver une place pour leurs travaux qui expriment l’Amérique latine dans toute sa diversité. Enfin nous invitons tous nos fidèles partenaires – universitaires, grandes écoles médiathèques, lycées et espaces culturels – à lire les dossiers Belles Latinas et Documental, mis en ligne ici et à nous contacter avant la rentrée afin de planifier la présence des écrivains et les projections de documentaires dans le cadre deleurs manifestations entre septembre et novembre prochain.
Januario ESPINOSA
Directeur de la rédaction


Décès à 93 ans de Gracia Barrios, une des figures emblématiques des arts plastiques au Chili, Prix national des arts en 2011 et femme engagée. Elle laisse un héritage qui, pendant des générations, nous parlera de ce pays, de ses rêves et de sa mémoire.
L’artiste chilienne Gracia Barrios est décédée le 28 mai dernier à l’âge de 93 ans. Elle débute sa carrière en 1951 et participe à la première édition de la Biennale d’Art de São Paulo. En 1952, elle épouse le peintre d’origine espagnole José Balmes, décédé en 2016, avec lequel elle fonde en 1960 le groupe Signo, dont elle est l’unique femme. Fille de l’écrivain chilien et Prix national de littérature Eduardo Barrios (1884-1963), Gracia Barrios a expérimenté différentes formes picturales et techniques, mais sa préférence était portée sur la peinture à l’huile et l’acrylique. Sa peinture elle la désignait comme du « réalisme informel », avec des œuvre figuratives et abstraites et un accent humain, social et politique marqué.
Son œuvre eut une renommée internationale et a été exposée au Chili, en Europe, en Espagne, en France et aux États-Unis ainsi qu’au Japon et dans plusieurs pays d’Amérique latine. Gracia Barrios fut une représentante remarquable de l’art au Chili et une figure qui a épousé les luttes du peuple chilien. Elle dut s’exiler en France avec sa famille après le coup d’État d’Augusto Pinochet, le 11 septembre 1973. Au moment de sa mort, elle vivait au Chili, entourée de sa famille, dont sa fille, l’artiste Concepción Balmes.
Avec José Balmes et d’autres artistes chiliens elle forma part du groupe Signo, influencée par le mouvement informaliste européen et elle défendait la nécessité pour les artistes de jouer un rôle politique. À côté de son travail artistique, elle enseignait et participait activement aux transformations sociales et culturelles des années ’60-’70. Ainsi, de manière naturelle, elle et son époux José Balmes ont adhéré au programme politique du président Salvador Allende. Certaines de ses œuvres sont exposées au Musée de la Mémoire à Santiago du Chili. Avec son départ, les Chiliens perdent une des personnalités qui ont marqué l’art et l’histoire récente de leur pays. Nous lui rendons un ému hommage.
Olga BARRY

