Nouveaux Espaces latinos : 18 novembre 2020

ÉDITORIAL

Le député Francisco Sagasti Hochhausler, 76 ans, est le nouveau président par intérim du Pérou et le troisième qu’a connu le pays en à peine une semaine, après la destitution de Martín Vizcarra et la démission de Manuel Merino sous la pression de la rue. Un pays en crise. Ce lundi le congrès péruvien a approuvé avec une grand majorité le nouveau président, ingénieur industriel, jusqu’en juillet prochain pour laisser la place au nouveau président qui sortira des urnes le 11 avril 2021. Cette élection n’a pas pour autant calmé la rue et la grave crise politique et sociale risque de demeurer.

L’Amérique latine reste attentive à la nouvelle politique que le nouveau président Joe Biden va appliquer à son égardLa donne dans certains pays de l’hémisphère sud a changé ou est en train de changer : l’Argentine, avec un gouvernement de centre gauche, la Bolivie avec le retour du Mouvement vers le socialisme au pouvoir, une nette gifle aux politiques interventionnistes de l’empire nord-américain, le Chili avec le rejet populaire, lors d’un référendum gagnant, de la constitution laissé par le dictateur Augusto Pinochet. Des valeurs sûres demeurent : Cuba qui lutte encore et toujours contre le plus long blocus de l’histoire de l’humanité, le Venezuela qui subira le test des élections législatives dans quelques semaines. Et aussi le Mexique, dont on entend moins parler ces jours-ci, mais qui demeure une épine dans le pied de l’empire, en raison du flux migratoire illégal et du narcotrafic, tout aussi illégal…

Ce dimanche, les Brésiliens ont été appelés aux urnes pour élire leurs maires. Le premier tour des municipales était le premier scrutin organisé depuis l’élection de Jair Bolsonaro à la présidence, il y a deux ans. Le premier enseignement de ces municipales, c’est le taux d’abstention de 24 %. Le deuxième, le succès des partis traditionnels du centre et de la droite conservatrice ainsi que quelques coups d’éclat surprises pour la gauche, comme à São Paulo où Guilherme Boulos, du Parti Socialisme et Liberté, s’est qualifié pour le second tour. Et enfin, troisième enseignement et pas des moindres : « la cuisante défaite pour les candidats soutenus par le chef de l’État et par ricochet pour Jair Bolsonaro lui-même », constate le journal La Folha de Sao Paulo. À suivre dès la semaine prochaine avec les résultats définitifs.

Januario ESPINOSA 
Directeur de la rédaction

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