


ÉDITORIAL
Les réactions des gouvernements latino-américains face à l’élection de Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris restent divisées parmi les premières déclarations suite à la confirmation des résultats définitifs. Le président de l’Argentine, Alberto Fernández, « a félicité le peuple étasunien pour le record de participants, une franche volonté populaire ». Le tout nouveau président de la Bolivie, Luis Arce, a publié sur Twitter : « avec un nouveau gouvernement nous espérons de meilleures relations pour le bien-être de nos peuples ». De la part du président brésilien Jair Bolsonaro un long silence, en opposition avec la réaction du président du Chili Sebastián Piñera, qui a souligné que son pays et les USA « partagent des valeurs communes comme la liberté, la défense des droits de l’homme et la recherche de la paix et la protection de la nature ». Iván Duque, président colombien a souhaité « le mieux pour la nouvelle administration et prêt à collaborer pour fortifier l’agenda commun pour le commerce, l’environnement, la sécurité et la lutte contre le crime international ». Le président du Costa Rica, Carlos Alvarado, a félicité Joe Biden et Kamala Harris « pour la grande participation des citoyens dans le processus électoral ainsi que les liens d’amitié qui unissent son pays avec les étasuniens ». Lenín Moreno, président de l’Équateur « a félicité les démocrates et réitère le succès dans ses fonctions ». Le président du Guatemala, Alejandro Giammattei, s’est exprimé sur Twitter pour « souhaiter succès dans la gestion du pays et il exprime la volonté de continuer dans la coopération et l’amitié entre les deux gouvernements ».
Plus nuancé, le président de Cuba, Miguel Díaz-Canel, a publié un tweet dans lequel il signale que « Cuba voit la possibilité de relations avec les États-Unis plus constructives et respectueuses des différences » ainsi que celle du président mexicain Andrés Manuel López Obrador qui a émis une déclaration très mesurée adressée à Joe Biden en signalant qu’il souhaitait « attendre le comptage définitif pour se prononcer. Nous ne voulons pas réagir à la légère, nous souhaitons le respect de l’autodéterminations des peuples… Nous restons prudents ». Et il a ajouté : « Le président Trump a été très respectueux avec nous et nous avons obtenu de bons accords. Nous le remercions car il n’a pas été interventionniste. […] Et sur le candidat Biden pareillement. Je le connais depuis plus dix ans. » Le président du Panamá, Laurentino Cortizo, a envoyé des « félicitations à Biden et aussi à Harris comme la première femme vice-présidente des États-Unis ». Le président Luis Lacalle Pou, en Uruguay, a publié un tweet : « nous travaillerons ensemble pour fortifier les relations entre nos pays pour le bien de nos peuples ». Enfin, les deux leaders du Venezuela : Nicolás Maduro a félicité le peuple étasunien pour ces élections présidentielles ainsi que le président Biden et la vice-présidente en réitérant « que son pays est toujours disposé au dialogue et à la bonne entente avec le peuple et le gouvernement des États-Unis ». Pour sa part Juan Guaidó a félicité les nouveaux élus et il a souligné « qu’ensemble nous travaillerons pour le rétablissement de la démocratie, la liberté et les droits humains pour le peuple du Venezuela ».
Au moment de l’envoi de cette newsletter nous apprenons que le Parlement péruvien a voté, lundi 9 novembre, la destitution du président de la République, Martín Vizcarra, pour « incapacité morale », sur fond d’accusation de pots-de-vin présumés qu’il aurait reçus en tant que gouverneur en 2014. Le Parlement a déclaré la vacance de la présidence de la République qui a choisi le président du Parlement, Manuel Merino, qui va désormais prendre les rênes du gouvernement jusqu’à la fin du mandat de M. Vizcarra, le 28 juillet 2021. Nous reviendrons sur ce sujet lors de notre prochaine newsletter.
Januario ESPINOSA
Directeur de la rédaction


Fernando « Pino » Solanas vient de mourir à Paris victime du coronavirus. Il était en poste à Paris comme ambassadeur auprès de l’Unesco. Il a vécu à Paris à plusieurs reprises et une partie de sa carrière cinématographique s’est tenue en France et en Europe. Nous-mêmes à Nouveaux Espaces Latinos nous l’avons rencontré et interviewé à plusieurs reprises dont une à Lyon lorsqu’il est venu, invité par le directeur de l’Institut Lumière, pour inaugurer une plaque en son honneur en novembre 1995… La dernière fois que nous l’avons revu, il y a deux ans, c’était dans le cadre de la promotion de son dernier documentaire, très combatif et engagé, contre les pesticides… Depuis toujours il est resté un homme de combat, de lutte et d’action ainsi qu’en témoigne son parcours. J. E.

