Nouveaux Espaces latinos : 17 mars 2021

ÉDITORIAL

Le juge Edson Fachin a annulé toutes les condamnations prononcées en 2018 et 2019 contre Luiz Inácio Lula da Silva. Il a estimé que le tribunal de Curitiba, qui avait infligé douze ans de prison au leader de la gauche latino-américaine pour avoir touché des pots-de-vin sur les marchés du géant pétrolier Petrobras, « n’était pas qualifié ». Depuis cette décision, Lula da Silva est rétabli dans ses droits politiques ; il pourrait affronter l’actuel chef de l’État, Jair Bolsonaro, lors des élections de 2022.

Né en 1945 de parents paysans et analphabètes, Luiz Inácio Lula da Silva fuit la misère des campagnes de l’État de Pernambuco lorsqu’il est enfant, et rejoint les abords de São Paulo avec sa famille. À douze ans, il arrête l’école pour exercer divers petits métiers. Six ans plus tard, il est ouvrier tourneur ; une profession qu’il exercera pendant une douzaine d’années, dont les dernières comme contremaître. Cette promotion sociale était déjà rare pour des personnes d’origine aussi modeste. La suite est encore plus exceptionnelle. En 1969, sous l’influence de son frère aîné notamment, il entre dans le syndicalisme et milite alors activement. En 1975, il obtient la présidence du syndicat des métallurgistes de São Paulo. S’il demeure quotidiennement au contact des ouvriers, il mène dès lors une autre vie. Orateur fervent et habile organisateur, Lula souhaite que les syndicats s’éloignent des pratiques corporatistes et qu’ils s’émancipent de la tutelle partielle que l’État exerce sur eux. Le « nouveau syndicalisme » qu’il prône se veut revendicatif, pragmatique et non coupé de la base. En 1980, il est le leader des premières grandes grèves qu’affronte le régime militaire : cela lui vaut un mois de prison, et surtout une rapide notoriété parmi les couches politisées du pays. Profitant alors du retour au multipartisme, il fonde le Parti des Travailleurs (PT). Aujourd’hui encore, cette formation politique est très différente des autres partis brésiliens : elle n’est pas un parti d’élus pour des élus, mais a pour but d’unifier les travailleurs, « de leur donner l’opportunité d’accéder à un espace de participation politique, dans un parti de masse et de structure démocratique ».

Déjà un an de pandémie et pourtant, malgré nos limitations matérielles et humaines, notre équipe de volontaires a traversé ces douze mois avec une grande réactivité. Nous avons pu maintenir notre ligne éditoriale, nos newsletters hebdomadaires, nos revues trimestrielles et la plupart de nos engagements autour de nos manifestations annuelles. Certes, la vie réelle nous manque, en particulier les manifestations culturelles en direct comme le cinéma, le théâtre, les concerts, les expositions… Nous espérons qu’au bout de ce grand tunnel, la lumière sera au rendez-vous. 

Januario ESPINOSA
Directeur

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