L’expression artistique multi-support de Silvia Lizardo

Les déchets des rues de Caracas auront été la première source d’inspiration du travail artistique de Silvia Lizardo. Pour elle, ces objets sont chargés d’histoires et constituent l’expression intime des personnes auxquelles ils ont appartenus. Ses premières installations avaient pour objectif de magnifier les déchets et de leur donner une nouvelle forme d’existence.

A l’occasion de La Biennale de la sculpture de la galerie Trazos, Silvia reçoit de la part d’un éminent critique d’art vénézuélien, Perán Erminy, le prix honorifique pour son œuvre Emotional Self Portrait (2009), réalisée à partir d’une chaise récupérée dans la rue.

En parallèle, elle commence à explorer d’autres types de matériaux comme l’argile, la résine, le plâtre ou le bronze. Elle rejoint alors un collectif appelé Artistas en Conjunto avec lequel elle réalise une série d’expositions à Caracas. Elle expose sa première fresque lors de sa participation à un Festival d’Art Urbain Communautaire dans un des quartiers artistique de la capitale, El Pedregal.

Silvia habite Lyon depuis 2011. Elle y travaille comme monteuse et professeur de couleur dans une école de cinéma. Son travail autour des images en mouvement l’a conduit à explorer l’art vidéo. Elle développe alors une série de montages inspirés par la nature et par la poésie japonaise, qu’elle appellera Haiku Visuelle.

Son style est un mélange de différents supports visuels comme la photographie, la peinture, la vidéo ou l’art de la terre. Dans son travail, les émotions sont toujours à fleur de peau, brutes.

Ses textes et ses images nous parlent de son processus d’immigration, de la difficulté de la communication, de la distance du langage. Et avec ses couleurs vives on retrouve toujours l’influence de la culture latino-américaine.