Ricardo Mosner : l’Argentine en peinture

Artiste peintre, graveur, dessinateur, sculpteur et homme de théâtre, Ricardo Mosner est lié depuis toujours à la littérature.

Il arrive en Europe en 1971 et ce sera dans le théâtre qu’il trouvera d’abord l’occasion d’exprimer sa créativité lors de ces premières années européennes. Un mix-média pratiqué par les jeunes artistes des années 70, mélange de danse, de musique et d’action de rue produisent un spectacle visuel et musical qui satisfait le jeune artiste privé alors d’un atelier convenable pour les arts plastiques.

Ricardo Mosner séjournera durant trois ans en Hollande, pays très ouvert et libre dans ces années et ses spectacles de théâtre y seront très bien accueillis. De retour à Paris, il commence à exposer dans des galeries d’art ses peintures et dessins et développe son œuvre travaillant aussi la gravure et la sculpture. Il participe à de nombreuses expositions collectives dont la Biennale de Paris, la Triennale des Amériques, la Biennale de Sculpture aux Pays-Bas, les Ateliers de l’ARC au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, l’Amérique Latine au Grand-Palais, les Murs Peints au Centre Georges Pompidou, entre autres. En 2004, Ricardo Mosner fonde El Colectivo, groupe d’artistes argentins de Paris, où on retrouve de noms consacrés comme Antonio Seguí, Julio Le Parc, Jack Vanarsky, Robert Plate, Mario Gurfein. Mosner en sera le directeur artistique. Cette association a fréquemment servi de catalyseur pour l’art argentin en France, où plusieurs expositions ont été présentées avec succès.

Une des spécificités de l’œuvre de Ricardo Mosner est le lien étroit qu’elle a avec la littérature. A cet égard, il a illustré des œuvres d’écrivains et de poètes, mais Mosner a également produit des livres écrits et illustrés, joignant la plasticité du texte au langage du dessin.

Dans le domaine de l’édition, il convient de signaler :
– sa monographie : Ricardo Mosner, l’inventaire publiée aux Editions Yeo-AREA
– les livres : Paroles Libertaires où ses peintures illustrent une sélection de textes avec une préface d’Etienne Roda-Gil ; Nougaro illustré par Mosner tous deux chez Albin Michel. La Poésie Antillaise, 19 poèmes illustrés par Ricardo Mosner aux Editions Mango ; Ubu Roi d’Alfred Jarry et Le Chat Noir, Edgar Allan Poe et autres contes de terreur  tous deux avec des peintures de Mosner, aux Editions Gallimard.

Il a réalisé une multitude de cahiers et de livres d’artistes et, parmi ces ouvrages de bibliophilie, on trouve : Retratos Rioplatenses, Editions Clot ; Pintate un Tango, Ricardo, Editions Marina Portraits Mosnériens avec Jacques Jouet aux Editions Virgile. Il a assuré la direction artistique de la nouvelle revue Tango (2010-2012) et aussi dessiné de nombreuses affiches pour le théâtre, spectacles musicaux et expositions.

Homme du théâtre, Ricardo Mosner participe depuis trente ans à l’émission Des papous dans la tête à France Culture radio, en compagnie d’écrivains et intellectuels français. Il réalise aussi des performances et des lectures avec le duo de piano et bandonéon de Volco et Gignoli.

L’œuvre multiforme de Ricardo Mosner est complémentaire dans son ensemble, les différentes expressions fonctionnent de manière transversale. L’artiste travaille sans cesse, passant facilement de la peinture au dessin ou à la sculpture à partir d’éléments de récupération : Pendant que la peinture sèche, je finis une illustration ou autre chose”. Cette œuvre imaginative, inventive, varié reste difficile à cerner : elle est avant tout la manifestation d’une grande liberté en actes.

Il y a tout à la fois de la bienveillance et de la violence dans l’art de Ricardo Mosner. Ses figures convoquent une présence et l’humain dans l’essence de son geste. La main de l’artiste installe son empreinte, attaque les supports dans la certitude qu’ils sont prêts à l’accueillir, un accueil sans opposition, propice à la fébrilité et à la danse, un doux combat en somme.

Les dessins sont l’expression plus intime d’un artiste, ils révèlent l’acte même de la création, une première idée, un geste premier. Et ils peuvent dire beaucoup sur son approche au motif et ses influences.

Il y a de l’expressionisme, du Fauvisme et surtout de l’Argentine dans l’expression Mosnérienne. L’art de Ricardo Mosner s’improvise constamment dans son vocabulaire plastique comme dans sa technique. Souple et flexible, il s’adapte avec fraîcheur à tout support, à toute situation et a tout format, comme s’il avançait naturellement. Son travail de la couleur a plus à voir avec la dimension que la symbolique ; c’est dans la matérialité de la couleur qu’il crée des textures et des volumes. Le geste coloré dessine les identités et les différences

Ses œuvres grouillent de formes imbriquées, parfois à la folie, convoquant un monde hors de toute logique cartésienne. Ces images ne s’inscrivent pas dans une narration linéaire, n’apportent pas une information précise…Elles courent le risque de l’excès, de l’hyperbole, de l’abondance et de la fantaisie. Comme dans l’art baroque, les formes se libèrent et engendrent le dynamisme, un mouvement de désagrégation, grâce à l’impulsion interne, comme un feu d’artifice.

Dans ses peintures, Ricardo Mosner insuffle une vitalité des formes nourries d’émotions et l’ironie qui circule dans ce travail déstabilise les catégories et les classifications. 

 

Site de Ricardo Mosner

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