Pedro Serrano (Mexique)

Né à Montréal en 1957, Pedro Serrano a étudié la littérature hispanique à l’UNAM (Université nationale autonome du Mexique, où il enseigne aujourd’hui), ainsi que la littérature anglaise et la philosophie à Londres. Traducteur de l’anglais vers l’espagnol, critique d’art et de littérature, il est rédacteur pour différentes revues, dont Fractal qu’il a lui-même fondée. Il a par ailleurs collaboré à la publication de La generación del cordero, une vaste anthologie bilingue de la poésie britannique contemporaine. On le connaît notamment pour ses recueils Tres poemas, Desplazamientos et Nueces. Ont été traduits en français Ignorance et Tourbe. Membre du Sistema Nacional de Creadores à Mexico, il a reçu en 2007 la bourse Guggenheim de poésie. En 2012, il connaît une année fructueuse avec la parution de La construcción del poeta moderno, T. S. Eliot y Octavio Paz ainsi que de 365 Delicados (con filtro), Antología de la poesía actual en México chez les éditions LOM au Chili.

Confiance du ventéd. du Noroît

Tout comme dans Ignorance, son premier recueil traduit au Noroît, Pedro Serrano offre ici une réelle avancée poétique, au sens où la lecture s’y définit comme un vecteur d’une potentielle liberté. Il suffit, pour cela, de suivre le vent. Mais ne nous laissons pas duper par l’apparente simplicité de cette possibilité, car le vent, chez Serrano, s’il peut nous hisser au sommet de l’expérience humaine, demeure inaccessible à celui qui se borne à l’humain. Or, le poème, ‘cette douce tristesse des choses,/cette servitude essoufflée’, peut servir de guide puisque, comme le vent, il envole ce qui nous fonde.

Le mot de l’éditeur :

Son œuvre rend compte d’un parcours marqué par les déplacements, non seulement géographiques, mais aussi rhétoriques et poétiques. Tout en assumant une polyphonie de voix espagnoles depuis les baroques jusqu’aux modernes, son attention sur les objets du quotidien, pour les contempler sub specie aeternitatis, joue sur différents registres. C’est en photographe, peintre, musicien qu’il dit la façon dont le monde le traverse. Cet éclectisme n’empêche pas la singularité d’une voix intense qui bouscule la langue et donne aux mots les plus abstraits une charge d’émotion inattendue.

Confiance du vent de Pedro Serrano, traduit de l’espagnol (Mexique) par François Michel Durazzo, Éd. du Noroît/Myriam Solal, 2015, 95 p., 18 €. Édition bilingue. – Site des Éditions du Noroît