Le Chili brûle. Depuis dix jours une légitime explosion sociale y a éclaté embrasant le pays. La réponse du gouvernement fut brutale devant ce déferlement de colère : l’état d’urgence, le couvre-feu, les patrouilles de militaires et de police, des morts, des arrestations massives et même des actes de torture et viols. « L’oasis » de l’Amérique latine, selon les dires de l’actuel président Sebastian Piñera, n’est plus. Aujourd’hui, les foules ont dévoilé sa véritable face : le modèle néo-libéral instauré depuis la dictature produit de la richesse au bénéfice d’une minorité et provoque des disparités béantes. Les privatisations dans les domaines de la santé, des pensions de retraite, et de l’ éducation ont créé une situation insoutenable pour les classes populaires et moyennes. La hausse de trente pesos d’un ticket de métro a été donc l’étincelle qui a réveillé le pays. Et depuis, on assiste à des manifestations historiques dans la capitale et dans les principales villes du Chili.

Pour expliquer l’étonnant revirement de la situation chilienne dans le concert de nations latino-américaine, nous publions deux articles : un d’un écrivain et éditeur chilien et un autre d’un correspondant français qui réside entre la France et le Chili. Nous restons suspendus aux suites des manifestations au Chili et nous ne manquerons pas de manifester toute notre solidarité avec l’élan du peuple chilien pour ses revendications légitimes.

Coïncidence du calendrier, nous annonçons la sortie en salle d’un nouveau documentaire du cinéaste chilien Patricio Guzmán, La Cordillère des Songes, qui nous aidera à mieux comprendre nos réalités latino-américaines. D’autre part, notre cher festival Documental est prêt. Dans trois semaines, dans une dizaine de lieux, nous présenterons une sélection de documentaires pour visiter l’Amérique latine par l’image et, après chaque projection, nous attarder à réfléchir et discuter sur les sujets proposés. Les luttes actuelles ne manquent pas pour nous aider à revoir la possibilité pour nous tous ensemble de bâtir une société plus juste et plus humaine.

Januario ESPINOSA
Directeur 

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Que se passe-t-il au Chili ? Regard de Galo Ghigliotto, écrivain et éditeur chilien

Vendredi 4 octobre 2019, le ministère chilien des Transports a annoncé une nouvelle hausse du billet de métro  de 30 pesos chiliens, augmentant à 830 pesos (un peu plus d’un euro) la valeur totale du ticket aux heures de pointe. Deux jours après l’annonce de la hausse, les étudiants (lycéens et universitaires) se sont organisés pour frauder en masse. Des hordes d’étudiants ont couru depuis les entrées du métro et ont sauté les tourniquets vers les quais, débordant de loin la capacité des contrôleurs du métro. C’est alors que le gouvernement chilien a commis sa première erreur dans la gestion de cette crise : il a commencé à fermer les accès de toutes les stations du métro et a mis en place des policiers lourdement équipés pour surveiller le flux de personnes, en plus de menacer de sanctions les fraudeurs.  (Galo Ghigliotto)SUITE

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Au Chili, chronique d’une contestation annoncée dans un pays en flamme

La situation est toujours aussi tendue après des semaines de mobilisation au Chili. Il y a pourtant peu de temps, le président Sebastian Piñera se félicitait de “l’oasis” de paix que semblait être le pays. Membre de l’OCDE, stable politiquement depuis des années, le “jaguar” de l’Amérique latine était présenté comme un exemple pour les pays voisins. Mais cette image idéale a volé en éclats depuis, mettant en lumière les profondes fractures économiques et sociales dues à un niveau d’inégalité de plus élevé de l’OCDE. (Rai Benno & Namai). SUITE

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Entre premier et second tour ? Le triste feuilleton des élections boliviennes

L’Amérique latine va mal, titrions-nous récemment. Ne s’agit-il pas surtout d’un raz de marée d’exaspération générale — et dans des contextes différents – en Équateur, au Pérou, en Colombie, en Argentine, au Chili et maintenant en Bolivie (sans parler du Venezuela) face aux inerties et aux injustices des gouvernants, à la corruption et au non-respect des lois fondamentales ? (Claire Durieux). SUITE

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Sortie de crise en Équateur : éteindre un incendie social avec de l’essence (subventionnée)

Le 13 octobre, après onze jours de manifestations et de répressions sans précédents, signait la fin du mouvement populaire dans les rues de Quito. Le bilan est lourd : 8 morts (chiffre provisoire), 1300 blessés et plus de 1000 arrestations. (Romain Droog). SUITE

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Au Chili, quand le soleil se lève, il a dû gravir des collines, des parois, des sommets avant d’atteindre la dernière pierre des Andes. Dans mon pays, la cordillère est partout mais pour les Chiliens, c’est une terre inconnue. Après être allé au nord pour Nostalgie de la lumière et au sud pour Le Bouton de nacre, j’ai voulu filmer de près cette immense colonne vertébrale pour en dévoiler les mystères, révélateurs puissants de l’histoire passée et récente du Chili. (Patricio Guzmán).  SUITE

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Caryl Férey nous propose « Paz » un nouveau roman  dans la série noire des éditions Gallimard

La Colombie loin des clichés touristiques et des visions folkloriques sur les cartels et les champs de coca, une Colombie meurtrie, dure, dont les blessures se referment très lentement, où l’on oscille entre désir de paix et violence extrême, où l’on tente de récupérer les ex-guérilleros et d’oublier les paramilitaires, où règnent encore politiques corrompus et cartels qui sèment la terreur : voilà Paz le nouveau roman que nous offre Caryl Férey après Condor et Mapuche dans son exploration de l’Amérique latine. (Louise Laurent). SUITE

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À Lyon du 14 au 23 novembre, la nouvelle édition de Documental – Le programme est déjà en ligne

Le programme définitif de Documental, l’Amérique latine par l’image est désormais en ligne. Dix excellents films documentaires, inédits dans la région lyonnaise, proposent un regard diversifié des réalités latino-américains, au moment où nous assistons à un regain de tension sociale qui motivera les spectateurs de s’intéresser aux débats et réflexions qui accompagneront chaque projection. (Maurice Nahory). SUITE

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Amnesty International lance une campagne pour cesser la répression au Nicaragua

 Le gouvernement du Nicaragua doit mettre fin à la stratégie répressive qu’il mène depuis le 18 avril 2018 et qui comprend actuellement des mesures pour fermer, maîtriser ou réduire au silence les organisations de la société civile et les médias indépendants », a déclaré Amnesty International vendredi 18 octobre à l’occasion du lancement de sa campagne What we left behind: fleeing repression in Nicaragua. (Amnesty International). SUITE

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