Jaime Casas

Jaime Casas est né à Coyhaique en 1949. Employé du Ministère de l’Agriculture sous le gouvernement Allende (1971-1973), il a été détenu puis a vécu clandestinement sous la dictature. Il a construit patiemment et silencieusement une profonde œuvre littéraire qui l’inscrit dans le panorama des écrivains chiliens contemporains les plus talentueux.

Il a publié notamment A su imagen y semejanza [À son image], El maquillador de cadáveres [Le maquilleur de cadavres] et La noche de Acevedo [La nuit de Acevedo]. Son roman Un esqueleto bien templado [Un squelette bien trempé] a reçu le Prix du Consejo Nacional del Libro y la Lectura.

Le maquilleur de cadavre Éd. L’atelier du Tilde

“ Pancho avait couché la défunte et Robles dut s’approcher pour pouvoir regarder son visage à nouveau. C’est alors que quelque chose le perturba et qu’il se tourna vers Veloso, qui le regardait en souriant.

— Qu’as-tu fait, mon garçon ? demanda-t-il à voix basse.Pourquoi ?

Le docteur douta un instant, mais dit finalement : — Son expression a changé.

–  Oui, répondit Pancho. Vous avez décelé un air de compassion ?

– Comment cela est-il possible, mon fils ?

– J’ai fixé la moitié de l’expression sur Azucena. L’autre moitié est en celui qui l’observe. Nous sommes des miroirs, docteur.”

L’histoire de Pancho Veloso, fils de croque-mort, commence au bord de l’océan Pacifique en plein Chili austral. Les vivants voient en lui un étrange garçon, dont il n’y a rien à tirer. Les défunts seront la matière que modèleront ses mains pour faire de la mort un hommage à la beauté : en maquillant le visage des hommes, Pancho transforme celui de la mort.

Prochainement adapté au cinéma, ce roman plein d’humour et de finesse, écrit avec brio, pose un décor où la sensualité et l’amour adolescent côtoient la solitude et la brutalité de certains êtres.

Le maquilleur de cadavres de Jaime Casas ,traduit de l’espagnol (Chili) par Julie Sanchez, Éd. L’atelier du Tilde, 2014, 184 p, 18 € – Voir Site