Les cinq albums coup de coeur de l’année 2020, à écouter sans modération

2020. Le monde de la musique est touché de plein fouet par la crise sanitaire liée à la pandémie mondiale. Les concerts et les festivals sont annulés. Mais malgré ce contexte et les conditions difficiles, les artistes répondent toujours présents et nous apporte le meilleur remède au monde : la musique.

Photo : Stéphanie Cao

Miss Colombia, de Lido Pimienta, sorti en avril 2020

Avec Miss Colombia, la chanteuse canadienne Lido Pimienta, d’origine afro-colombienne et amérindienne, nous plonge dans un univers coloré et métissé mariant notamment les sons électro avec les sons afro-colombiens. À travers ses textes, Lido exprime avec puissance et grâce ses déceptions, ses douleurs mais aussi sa capacité à résister, à se relever. Elle puise sa force dans son identité amérindienne, plus exactement wayuu, tribu indigène vivant dans des conditions difficiles dans le désert de la Guajira situé à la frontière de la Colombie et du Venezuela. Elle met aussi à l’honneur dans son album le groupe de musique mythique du village de San Basilio de Palenque (Colombie), Sexto Tabala mené par le chanteur Rafael Cassiani. Sur Site

Un Canto por Mejico, vol. 1, de Natalia Lafourcade, sorti en mai 2020

Un Canto por Mejico, vol. 1 a été élu comme 1er album de l’année aux Grammy Latino 2021.  Cet album est né d’un concert caritatif donné par Natalia Lafourcade fin 2019. Il avait pour but d’aider à la reconstruction du Centre de Documentation du Son Jarocho (Veracruz) qui a subi de nombreux dégâts suite au tremblement de terre du 19 septembre 2017. À travers cet album, l’auteure-compositrice, interprète mexicaine, nous fait voyager dans la diversité de la musique mexicaine en passant du « mariachi » au « son jarocho ». Sur Site

Cumbiana, de  Carlos Vives, sorti en mai 2020

Cumbiana est le fruit d’un long processus de recherche qu’a mené Carlos Vives sur l’origine de la musique colombienne des Caraïbes. Née d’influences africaines, amérindiennes et espagnoles, la musique caraïbéenne puise également sa source dans les fleuves, les rivières et la mer Caraïbe. C’est ce territoire dit « amphibien » que Carlos Vives veut nous faire découvrir. Pour cela, il nous emmène naviguer sur les ondes du « vallenato », de la « cumbia » en les adaptant à la nouveauté musicale.  De son album, Carlos Vives a également sorti un livre du même nom en novembre 2020 dans lequel il explique les origines de la « cumbia ». Sur Site

Con tumbao, Orquesta Failde, sorti en mai 2020

Le troisième album du groupe cubain est un véritable livre d’histoire de la musique cubaine.  Il nous transporte dans l’univers du « danzón », du « cha cha cha », du « bolero », de la « guaracha » et de la « timba ». Le groupe a été créé en 2012 à Mantanzas par Ethiel Failde.  Ethiel Failde est l’arrière-arrière-petit-fils de Miguel Failde, musicien cubain qui a créé le « danzón ». De nos jours, le « danzón » est un genre musical qui n’attire plus le public cubain. C’est dans ce contexte que, Orquesta Failde se lance le défi de maintenir en vie les styles traditionnels cubains oubliés. Ce travail a commencé à porter ces fruits puisque que le groupe a été nominé aux Grammy Latino de 2021. Sur Site

O, de Nakury en collaboration avec Barzo (DJ), sorti en septembre 2020

Rappeuse costariciaine, Nakury baigne dans la culture hip-hop. C’est sur  fond de « boom-bap », de « trap », de « salsa » que Nakury dénonce entre autres les injustices sociales auxquelles sont confrontés les femmes et les migrants. Très attachée à la nature,  Nakury nous sensibilise également sur la beauté et la richesse naturelles qui nous entourent. Pour elle, l’environnement, la musique, la danse, la liberté, sont des valeurs importantes pour assurer un meilleur avenir aux nouvelles générations. Sur Site

Stéphanie CAO