« Gog Magog », le nouveau roman de l’écrivaine brésilienne Patricia Melo

Avec Gog Magog, neuvième roman en français dont huit publiés chez Actes Sud, qui vient de paraître en librairie, l’auteure brésilienne Patricia Melo explore avec noirceur la violence urbaine de son pays natal et porte un regard sans concession sur la réalité du système brésilien actuel. L’auteure brésilienne est un des écrivains invités au prochain festival Belles Latinas d’octobre.

Photo : Actes Sud – Tisino

Un professeur de biologie, dérangé par le bruit incessant de son voisin, le tronçonne dans sa baignoire, ou l’homicide comme moyen (plutôt efficace) de régler un problème domestique. Enseignement, hôpitaux, système carcéral, corruption, racismes, Patricia Melo se livre à un état des lieux cinglant de la société brésilienne et de la faillite de l’État, agrémenté d’un cynisme tout à fait savoureux. En librairie depuis cette semaine. Patricia Melo, explore avec noirceur la violence urbaine de son pays natal et porte un regard sans concession sur la réalité du système brésilien : paysans sans terre, abattoirs clandestins, déforestation, narcotrafic, violence des favelas. La romancière et dramaturge dresse le roman noir du Brésil d’aujourd’hui avec une force visionnaire et un humour ravageur. Le langage est cru, haletant et rapide, les phrases sont courtes et les nombreux dialogues créent la dynamique de son écriture.

Originaire de São Paulo, l’auteure partage sa vie entre le Brésil et la Suisse. Elle a d’abord travaillé comme scénariste pour la télévision avant d’écrire son premier roman en 1994, Acqua-Toffana. Depuis, elle explore l’univers violent des quartiers pauvres dans Ô Matador puis dans Enfer, publié en 2000 et récompensé par le prix Jabuti, le plus grand prix littéraire du Brésil. Dans Éloge du mensonge, elle retrace le parcours tragi-comique d’un écrivain raté devenu plus tard un écrivain à succès ainsi que l’assassin du mari de la femme qu’il aime. Monde perdu nous plonge dans la violence urbaine à travers un road-movie haletant aux trousses de Maiquel, dit « Le matador ». Ce tueur à gages, de retour à São Paulo après dix ans de planque, part à la recherche de sa fille Samantha. Dans sa quête d’une existence plus calme et honnête, il n’en finit pas de courir derrière son rêve alors que tout espoir de rédemption semble perdu pour lui.

Service de Presse ActesSud

Gog Magog de Patricia Melo, traduit du portugais (Brésil) par Vitalie Lemerre et Eliana Machado, aux éditions Actes Sud, 160 p., 17,80 euros.