« Une vie après le Goncourt » un documentaire en ligne sur Jérôme Ferrari à visionner sur France 3

Dans le cadre de la nuit de l’écrivain, France 3 a diffusé la semaine dernière un documentaire de Sébastien Bonifay, désormais en ligne jusqu’à la fin juillet. Difficile d’imaginer à quel point il est dur de survivre au plus prestigieux des prix littéraires français, Jérôme Ferrari ne s’est même pas posé la question. L’écrivain originaire de Forzanno n’en avait jamais fait un but, il n’y a pas vu un accomplissement. 

Photo : France TV

Né de parents corses, Jérôme Ferrari est agrégé de philosophie et titulaire d’un DEA d’ethnologie. Il a vécu en Corse et enseigné la philosophie au lycée de Porto-Vecchio. Durant cette période, il organise des « cafés philosophies » à Bastia, puis enseigne au lycée international Alexandre-Dumas d’Alger, au lycée Fesch d’Ajaccio jusqu’en 2012, et au lycée français Louis Massignon d’Abou Dabi jusqu’en 2015. 
 
Depuis la rentrée 2015, il enseigne la philosophie en hypokhâgne, au lycée Giocante de Casabianca de Bastia. Il débute une carrière d’écrivain en 2001 avec un recueil de nouvelles, Variété de la mort et un roman, Aleph Zero (2003). Auteur à la plume corrosive, Jérôme Ferrari s’inspire de la Corse pour écrire Balco Atlantico, paru chez Actes Sud en 2008. 
 
Avec son roman, Un dieu un animal, l’écrivain évoque la guerre et le monde de l’après 11 septembre. Il reçoit pour ce roman le prix Landerneau en juin 2009. Après le prix France Télévisions et le Grand Prix Poncetton SGDL en 2010 pour Où j’ai laissé mon âme, son roman Le sermon sur la chute de Rome (2012) est l’un des événements de la rentrée littéraire finalement couronné par le prix Goncourt. Il reçoit le prix littéraire Le Monde 2018 pour le bouleversant roman À son image. Presque tous les livres de Jérôme Ferrari ont été publié chez Actes Sud. 

Chez les Latinos 

Nous connaissons Jérôme Ferrari depuis 2014. La dernière fois que nous nous sommes croisés, c’était à Lyon lors de sa venue aux Assises du roman organisées par la Villa Gillet où il venait présenter son dernier roman : À son image. Notre première rencontre, suite à quelques échanges par courriels, remonte à septembre 2014, alors que nous fêtions nos trente ans de vie associative par une journée organisée au cœur de la place Bellecour à Lyon où nous espérions nous approcher de la « foule » lyonnaise, expérience positive mais où nous avons surtout rencontré les fidèles de nos trente ans.

L’invitation d’un Goncourt avait surtout pour objectif de l’inviter à participer à nos Bellas Francesas, un de nos festivals qui a comme mission de faire connaitre des écrivains français en Amérique latine. Festival qui depuis sa naissance en 2013, a invité une bonne vingtaine d’écrivains, très connus en France. En 2015, les pays concernés étaient l’Uruguay, l’Argentine et le Chili. Jérôme, qui depuis son enfance avait entendu par ses parents parler du Chili, a rapidement accepté et le voyage se concrétisa en avril 2015 en compagnie de deux autres écrivains français, Maylis de Kerangal et Eduardo Manet.

Voyager et partager un temps avec ces trois écrivains a été d’une grande richesse et vecteur d’émotions qui restent pour nous inoubliables. Dans le cas de Jérôme Ferrari, en plus, nous découvrions un homme sensible, attentif, curieux et inespéré car lors d’un voyage en voiture de retour de Valparaíso à Santiago, il nous a improvisé quelques belles chansons chiliennes de l’époque de la révolution de Salvador Allende trente ans plus tôt, apprises pendant sa jeunesse dans sa Corse natale… Pour l’anecdote, nos Bellas Francesas ont continué à envoyer des écrivains français jusqu’à l’an dernier, l’édition prévue cette année ayant été annulée à cause de la pandémie. Mais nous espérons bien la relancer en avril 2021.

Bon visionnage de ce documentaire sur Jérôme Ferrari : disponible ici.

Januario ESPINOSA