La CIDH exprime son inquiétude envers «  l’occupation policière disproportionnée  » sur les lieux de manifestations au Chili

La Commission Interaméricaine des Droits de l’Hommes (CIDH) a exprimé ce dimanche (29/12/2019, ndlr.) son inquiétude envers «  l’occupation disproportionnée  » des espaces publics où s’accomplissent habituellement les manifestations au Chili. Cela, soutient-elle, «  peut empêcher ou limiter sérieusement le droit de manifestation sociale pacifique au Chili  », comme l’a exprimé l’organisme sur son compte Twitter.

Photo : CIDH

Dans ce contexte, l’organisme a également montré son inquiétude envers «  la permanence des violences et son usage disproportionné  » de la part des Carabineros, a condamné le choc d’une voiture de police subi par un jeune manifestant, et l’incendie du Centre Art Alameda. De même, elle a «  profondément  » regretté la mort du manifestant, identifié comme Mauricio Fredes, qui fuyait une charge policière et qui est tombé dans un fossé aqueux et plein de câbles électriques ce vendredi (27/12/2019, ndlr.). De plus, elle a fait remarquer qu’au moins vingt-neuf personnes sont décédées depuis le début des manifestations, le 17 octobre dernier. 

 «  La CIDH rappelle à l’État du Chili que la manifestation est un Droit de l’Homme protégé par le système interaméricain et que les mesures qui prétendent empêcher ou limiter gravement son exercice, comme « l’occupation illicite » d’espaces publiques mis à disposition par l’Intendance de la Région Métropolitaine de Santiago, ne sont pas conventionnelles  », a-t-elle ajouté. Enfin, elle a exhorté à ce que les recherches sur la violence qui s’est abattue sur des personnes décédées ou blessées se poursuivent «  promptement et diligemment  », en plus d’imposer «  les sanctions correspondantes  » aux responsables. 

Les manifestations au Chili ont éclaté le 17 octobre contre la quatrième hausse du prix du ticket de métro en quelques mois, et ont rapidement pris de l’ampleur, jusqu’à dénoncer les inégalités sociales et poser la nécessité d’élaborer une nouvelle Constitution. Le président du Chili, Sebastián Piñera, qui en est arrivé à déclarer l’état d’urgence en déployant les Forces Armées, a demandé pardon pour ne pas avoir écouté le cri des Chiliens et a proposé un «  agenda social  ». Pour le concrétiser, il a remanié le Gouvernement et a entamé un dialogue avec les partis politiques, tant opposants que partisans. 

L’Institut National des Droits de l’Homme (INDH) du Chili, qui a dénoncé des tortures et autres abus contre les personnes détenues dans le cadre des manifestations, a estimé à 3557 le total des personnes blessées dans les mobilisations. Plus de vingt personnes sont mortes dans les affrontements entre manifestants et forces de sécurité et plus de mille ont été mises en détention. 

CDHI
Traduction de Lou Bouhamidi

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