Après les accords de Paris en 2015, et le résultats décevantes Madrid, la suite de la COP après Madrid reste à dynamiser

Un accord historique avait été conclu à la COP21 à Paris (2015) et avait été signé par 197 pays. Cet accord avait établi les limites des émissions de gaz à effet de serre tout en définissant le cadre qui nous permettrait de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C (au-dessus de la température de l’ère préindustrielle). En même temps, il avait défini la feuille de route jusqu’à 2020, année où il doit être opérationnel.

Photo : Prensa COP25

Madrid représente donc le dernier événement avant le lancement de l’Accord de Paris. Il est donc crucial de tracer la voie pour les cinq prochaines années afin de poursuivre l’Accord. Dans les mois qui ont précédé la COP, nombreux scientifiques ont alerté sur les limites insuffisantes convenues à Paris et appellent les pays signataires à réaliser des efforts accrus pour réduire les gaz à effet de serre. Les objectifs de la COP25 ont été les suivants : Maintenir la limite du réchauffement de la planète à 1,5°C (atteindre 2°C provoquerait une catastrophe planétaire); atteindre un accord pour réduire les émissions mondiales de COde 50 % (d’ici 2030 – L’Accord de Paris fixait l’objectif de 45 %) avec un objectif de zéro émission d’ici 2050 (alors que l’Accord de Paris prévoyait zéro émission d’ici 2100); selon les équipes scientifiques, cette réduction est nécessaire car le maintien des objectifs stipulés à Paris conduirait à une augmentation de la température de 3,2°C. ; définir les mécanismes du marché du carbone. Les pays ayant des surémissions peuvent « assainir » cet excédent en achetant le déficit des pays dont les émissions sont négatives; mobiliser 100 milliards de dollars pour le Fonds vert pour le climat.

Cette COP25 a commencé dans un climat d’urgence, comme en témoigne sa devise #tiempodeactuar #timetoaction, mais avec des messages optimistes de la part du pays organisateur – le Chili – ainsi que du pays hôte – l’Espagne. Au cours de ces deux semaines, nous avons entendu les scientifiques exhorter les politiciens à prendre des décisions en présentant un paysage catastrophique (urgence climatique). Et puis cela a été le tour du secteur privé, présentant des technologies efficaces du point de vue des émissions de CO2.

Le secteur public des pays les plus développés parle d’ambition et d’inclusion (ne laissant personne derrière) tout en nuançant le message des scientifiques, en pensant au coût de la réduction des émissions. Les pays les moins avancés demandent aux pays développés des fonds pour faire face aux perturbations climatiques : la grande majorité des pays moins développés (Amérique latine, Afrique) sont des pays neutres ou même déficitaires du point de vue du carbone, mais ce sont eux qui souffrent le plus des perturbations climatiques et qui ont besoin d’argent pour s’adapter au nouveau statu quo.

Aux peuples autochtones qui expriment leur inquiétude face à l’inaction des politiciens, les médias locaux du Pérou et de l’Équateur parlent d’élargir la zone d’exploitation pétrolière en Amazonie, occupant les terres où vivent les peuples autochtones et, du même coup, décimant le plus important puits de CO2 de la planète. Enfin, au milieu de cela, les centennials du « Friday for future » soutenus par sa fondatrice Greta Thunberg s’approprient l’intérêt médiatique de la société (au grand dam des peuples autochtones).

Cependant, malgré la bonne volonté affichée des organisateurs, les solutions techniques présentées par le secteur privé, la pression médiatique de la rue, les près de 200 pays qui ont participé à la COP n’ont pas été en mesure de parvenir à un accord le dernier jour du sommet (15 décembre). Le plus grand obstacle a été le financement de cette transition. Alors que tout le monde s’accorde sur l’urgence de la situation climatique, sur les solutions qui devraient être proposées (suppression du pétrole des transports à l’horizon 2040, production d’électricité efficace, conversion des entreprises, …), ce qui n’est pas si clair, c’est comment arbitrer le marché du carbone. Après deux semaines de discussions, la planète reste toujours en attente. 

Javier DE LA PAZ
Envoyé spécial Madrid