La COP25 à Madrid sous la présidence du Chili et l’appel d’urgence sur le climat

Malgré le changement de lieu de dernière minute, les pourparlers sont toujours prévus du 2 au 13 décembre. Des représentants de pays du monde entier se préparent à négocier des règles pour les marchés internationaux concernant les émissions de carbone, à étudier le financement et à préparer le monde à la prochaine décennie d’actions cruciales pour faire face à la crise climatique.

La ministre chilienne de l’environnement, Carolina Schmidt, présidera les négociations. Elle a déclaré : « Nous devons accélérer le rythme avec des mesures concrètes ». En amont de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique de la COP25 à Madrid, les députés veulent des actions immédiates et ambitieuses pour limiter les effets du changement climatique. Le Parlement a déclaré que l’UE devrait s’engager à réduire à zéro les émissions degaz à effet de serre d’ici 2050. Pascal Canfin (RE, FR), président de la Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire a déclaré : « Le Parlement européen vient d’adopter une position ambitieuse dans la perspective de la prochaine COP25 à Madrid. Compte tenu de l’urgence climatique et environnementale, il est essentiel de réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 55 % en 2030. Elle envoie également un message clair et opportun à la Commission quelques semaines avant la publication de la communication sur le Green Deal ».

Le Parlement européen a en ce sens déclaré, jeudi 28 novembre, l’urgence climatique et environnementale en Europe et dans le monde. Il demande à ce que la Commission s’assure que les propositions législatives et budgétaires répondent à l’objectif de limitation du réchauffement climatique à moins de 1,5 °C. Le Parlement demande à l’UE de soumettre sa stratégie visant à atteindre la neutralité climatique dans les meilleurs délais, et au plus tard en 2050, à la convention des Nations unies sur le changement climatique. Les députés demandent également à la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, d’inclure cet objectif de réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 dans le Green Deal européen.

Mettre en oeuvre les décisions

D’autres questions seront également sur la table comme la réelle mise en oeuvre des décisions. Les pays présents à la COP25 discuteront des détails du financement climatique pour aider les pays en développement à s’adapter au changement climatique et à réduire leurs émissions de carbone. Dans des propos rapportés par Science et Avenir, Paul Watkinson, négociateur en chef pour la délégation interministérielle française sur le climat explique : « Ce n’est pas l’Accord de Paris qui manque d’ambition, mais c’est sa traduction dans la réalité dans les différents pays qui en manque »(1).

De nouvelles études montrent que les pays ne mettent pas en place les actions pour atteindre les objectifs. Pour le moment, seuls 68 pays ont affirmé qu’ils prendraient davantage d’engagements d’ici à 2020. Toutefois, ces pays ne représentent que 8 % des émissions mondiales. Pourtant, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7,6 % par an dès 2020 jusqu’à 2030 pour limiter le réchauffement à +1,5°C. Aucune action ne laisse penser que les émissions de CO2commencent à ralentir, en particulier celles générées par les énergies fossiles.

Malgré la présence de nombreux États à la COP25, le président Donald Trump a informé la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le 4 novembre 2019, que les États-Unis se retireraient de l’Accord de Paris. Les diplomates américains feront partie des négociateurs mais probablement pour la dernière fois. Les États-Unis devraient être officiellement retirés de l’Accord le 4 novembre 2020, moins d’une semaine avant le début de la COP26 à Glasgow, en Écosse. Une délégation américaine sera toujours invitée à assister à la conférence mais pas à négocier, à titre officiel, l’avenir de l’Accord de Paris.

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