Les enjeux de la nouvelle présidence de Nayib Bukele au Salvador

Nayib Bukele va devenir le président salvadorien le plus jeune de l’histoire du pays. Il promet de nouvelles et innovantes pratiques politiques afin d’affronter les problèmes liés à l’insécurité, la pauvreté et la migration. 

Photo : WikiCommons

Nayib Bukele, 37 ans, sera investi président du Salvador le 1er juin 2019. Il sera le chef d’État le plus jeune de l’histoire salvadorienne, jouissant d’un soutien populaire sans précédent pour appuyer son mandat. Bukele devra faire face à certains problèmes auxquels le pays fait face en ce moment, tels que l’insécurité, la précarité économique et le chômage. Ces sujets sont difficiles à aborder dans son nouveau mandat et nombre de Salvadoriens se retrouvent contraints de quitter leur pays en direction des États-Unis. 

D’après les organismes internationaux, le Salvador était le pays le plus violent en termes de taux d’homicides et de morts violentes en 2018, rappelant les conflits armés ayant eu lieu dans d’autres nations ; par conséquent, la violence est le principal problème à traiter. Elle est générée la plupart du temps par les gangs comme la Mara Salvatrucha qui contrôlent les quartiers, volent, extorquent et tuent. À la surprise générale, un porte-parole de la Mara a affirmé que le groupe serait prêt à négocier avec le nouveau gouvernement et même à arrêter les homicides et les extorsions. Bukele propose de fournir des opportunités aux jeunes risquant d’intégrer les gangs, d’améliorer les forces de sécurité et de réinsérer les ex-membres des gangs. 

Le deuxième sujet est celui de la corruption, dans laquelle les trois prédécesseurs sont impliqués pour détournement et blanchiment de fonds. Le nouveau président propose de créer une Commission internationale contre l’impunité au Salvador en présence de l’ONU et la OEA. 37,8% de la population est touchée par la pauvreté et le Salvador détient un des taux de croissance économique les plus bas d’Amérique latine ; Bukele suggère de créer au Salvador plus d’opportunités d’emploi pour que les citoyens n’aient pas besoin d’émigrer. Par ailleurs, il suggère de moderniser le secteur agricole au nord du pays, qui est la zone la plus pauvre du pays, et de construire un aéroport afin de promouvoir le tourisme et le système ferroviaire de transport de passagers et de marchandises. Cependant, pour y parvenir, il faudra affronter deux obstacles : pallier le déficit de recettes fiscales et arriver à faire face à la force de l’opposition qui s’est constituée en une Assemblée de députés et a déjà montré son hostilité envers certaines politiques de Bukele. Le dialogue et les alliances seront ainsi essentiels dans la conduite des projets du nouveau président.

La cérémonie d’investiture, avec la présence de 900 gardes de police, se déroulera sur la place Gerardo Barrios à San Salvador, située dans l’une des zones les plus délictueuses où les gangs ont commis 10 homicides. Elle accueillera diverses délégations internationales, à l’exception du président du Honduras, Juan Orlando Hernández, de celui du Nicaragua, Daniel Ortega et du président du Venezuela, Nicolás Maduro, qui n’ont pas été invités, au vu des différends que Bukele entretient avec eux. Afin de prévenir toute attaque ou acte terroriste, avec 900 agents de police qui surveilleront tout le périmètre, dont 400 autour de la place où la cérémonie aura lieu, ainsi que des francs-tireurs dans des lieux stratégiques. Il y aura aussi des pelotons de déminage, des patrouilles des unités d’élite.

Andrea RICO