Le jeu d’échecs des ambassades vénézuéliennes dans le monde diplomatique

Jeudi 16 mai, les derniers activistes pro-Maduro du groupe Code Pink ont été mis en état d’arrestation suite au blocage de l’ambassade du Venezuela aux États-Unis depuis 37 jours. 

Photo : La Vanguardia

Le blocage de l’ambassade a commencé le 10 avril avec un appel à un «collectif de protection de l’ambassade vénézuélienne». La directrice nationale de Code Pink, Ariel Gold, a expliqué depuis son compte tweeter que l’arrestation des quatre activistes était une violation à la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques. En revanche, on tient à souligner que le gouvernement américain a clairement montré son soutien au président intérim du Venezuela Juan Guaidó et qu’il reconnaît comme unique ambassadeur légitime à Carlos Vecchio qui a été désigné par Guaidó. En toute logique, le blocage de l’ambassade vénézuélienne est une action qui est hors-la-loi.

Peu de temps après les arrestations, l’équipe de Carlos Vecchio a finalement pu accéder au bâtiment ; «après 20 ans d’oppression, on a réussi à convertir cette ambassade en un symbole de liberté» a avancé l’ambassadeur. De la part du régime, Nicolás Maduro Moros s’est opposé catégoriquement aux arrestations des activistes qui «défendaient» l’ambassade vénézuélienne et que ce blocage respectait les conventions internationales. De plus, Maduro a aussi souligné qu’il va renforcer la sécurité de l’ancienne ambassade américaine des États-Unis à Caracas puisque d’après lui «Le Venezuela respecte les conventions internationales».

Les tensions diplomatiques vénézuéliennes semblent atteindre leur paroxysme. Cela semble être confirmé lorsque le lundi 20 mai l’Unité de délinquance économique et fiscale d’Espagne a procédé à des arrestations pour des blanchiments d’argent de l’entreprise pétrolière vénézuélienne PDVSA en Espagne. Entre les délinquants se trouve Alejo Morodo, un des fils de l’ancien ambassadeur d’Espagne au Venezuela Raúl Morodo durant le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero entre 2004 et 2007.

Les registres policiers montrent que Alejo Morodo et d’autres partenaires ont donné des services consultatifs fictifs en échange d’environ quatre millions d’euros qu’ils ont par la suite blanchis en Espagne. Raúl Morodo n’a pas encore été mis en état d’arrestation à cause de son âge avancé de 84 ans, mais les documents montrent que des nombreux bureaux et maisons de l’ancien ambassadeur étaient utilisés pour blanchir l’argent ; tout semble indiquer qu’il a orchestré l’affaire. Pendant la période où les consultations fictives ont eu lieu, le président de PSVSA était Rafael Ramirez, l’ancien ambassadeur du Venezuela aux Nations Unies qui fait actuellement l’objet d’une enquête pour corruption et détournement de fonds de l’entreprise pétrolière. 

Nicolás OLIVARES PEREDA