Le président colombien à l’OIT : «il n’y a pas de paix possible sans justice sociale»

Le président colombien, Juan Manuel Santos, a dit aux délégués à la Conférence internationale du travail à Genève que la justice sociale devait être le fondement d’une paix durable. Il a également mis en exergue le rôle clé du travail décent.

Photo : OIT

Le président colombien, Juan Manuel Santos, a dit à la Conférence internationale du travail (CIT) qu’ayant réussi à établir la paix, la Colombie avait maintenant besoin de l’ancrer dans la justice sociale, en créant davantage d’emplois, en luttant contre la pauvreté et en réduisant les inégalités. «Je viens vers vous aujourd’hui comme président d’un pays qui commence à bâtir la paix et qui emprunte un chemin difficile, mais plein d’espoir, vers le développement, la prospérité et plus de justice», a déclaré M. Santos, qui avait reçu le prix Nobel de la paix en 2016 pour avoir conclu un accord qui mettait fin à plus de cinquante années de conflit.

Paraphrasant le préambule de la Constitution de l’OIT – qui célèbrera son centenaire l’an prochain –, M. Santos a rappelé la nécessité de réaliser la justice sociale pour instaurer une paix durable. «La justice sociale s’obtient par plus d’emplois, moins de pauvreté et moins d’inégalités», a-t-il précisé, ajoutant que «le travail décent était un pilier» de la justice sociale.

Dans une allocution de bienvenue prononcée en espagnol, le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a rappelé que la Colombie était un membre fondateur de l’OIT. Ce qui veut dire «que nous avons parcouru ensemble près d’un siècle – un siècle de solidarité». «Malheureusement, pendant la moitié de cette histoire partagée, la Colombie a été plongée dans un conflit tragique», a déploré M. Ryder, ajoutant qu’aujourd’hui, alors que le pays consolide le processus de paix, «nous tous, dans cette maison, souhaitons à la Colombie des jours meilleurs, des jours de paix, des jours de justice sociale.»

«De nombreux défis demeurent et l’OIT s’engage à continuer d’œuvrer au côté de la Colombie pour parvenir à un avenir de travail décent pour tous, dans le respect total des normes internationales du travail, et avec une attention toute particulière aux victimes de la violence», a poursuivi M. Ryder. La CIT, qui rassemble les représentants gouvernementaux, employeurs et travailleurs de 187 États membres de l’OIT, s’est déroulée du 28 mai au 8 juin.

D’après OIT infos