Élections présidentielles au Mexique : José Antonio Meade, la relève du PRI

Économiste, technocrate et fonctionnaire depuis une vingtaine d’années, José Antonio Meade, le candidat du parti actuellement au pouvoir, le PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel), se présente aux prochaines élections présidentielles du Mexique. Au milieu d’une campagne fragile, il se doit de nettoyer l’image de son parti. Meade est l’un des candidat les plus forts de ces élections, il doit se distancer du gouvernement de Peña Nieto pour gagner de nouveaux électeurs.

Photo : Octavio Gómez/Proceso

Pendant le mandat de Peña, des fonctionnaires et des gouverneurs proches du président ont été impliqués dans plusieurs cas de corruption, des épisodes particulièrement marquants pour les Mexicains. Cette corruption ne date pas d’hier : le PRI a maintenu son pouvoir politique hégémonique dans le pays pendant soixante-dix ans (1929-1989). Durant cette longue période, le parti était considéré comme une sorte de machine de cooptation. Cette hégémonie a pris fin dans les années 2000, avec l’arrivée du parti conservateur et traditionnel PAN (Parti d’Action National) et son candidat : Felipe Calderón.

La victoire de Peña Nieto et du PRI en 2012 était synonyme de promesse de rénovation pour le peuple mexicain, sa campagne tournait autour de cette idée de nouvel espoir pour le pays. Néanmoins, ce fût l’un des mandats les plus corrompus de l’histoire, qui, en plus, a engendré les plus hauts taux de violence dans le pays. Pour cette même raison, Meade, candidat du parti pour les élections de 2018, doit se présenter avec assurance devant les citoyens mexicains, avec suffisamment de charisme pour conquérir le vote des différentes classes sociales.

Meade présente donc son parcours académique et son expérience dans la sphère politique comme ses plus grandes vertus. Il a obtenu une licence d’Économie et une licence de Droit dans deux universités mexicaines prestigieuses, ainsi qu’un doctorat en Économie, à l’Université de Yale. Il a déjà été secrétaire d’État à cinq reprises, durant deux mandats, au service de différents partis politique. Il a été secrétaire des Relations Extérieures sous le gouvernement Peña, puis secrétaire du Développement Social et, de nouveau, secrétaire des Finances et du Crédit Public.

Meade, en tant que candidat voulant occuper le poste public le plus important du pays, doit faire face à de nombreux obstacles pour redorer son blason. Il devra ainsi se distinguer de son parti, le PRI, pointé du doigt depuis des années en raison de la corruption croissante et de l’augmentation de la violence au Mexique. La route vers les élections est encore longue pour le candidat, et les Mexicains l’attendent au tournant… 

Karla RODRIGUEZ