Le Chili, le nouvel eldorado des énergies renouvelables ? Le désert d’Atacama comme terre d’accueil

Le Chili est devenu l’une des principales destinations mondiales des investissements dans le solaire et l’éolien, remarque l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), dans un rapport publié en début d’année(1). Fin janvier, ce pays de 18 millions d’habitants s’est par ailleurs fixé pour objectif de « fermer ses centrales au charbon » d’ici à 2050. Située au milieu du désert d’Atacama au Chili, la centrale photovoltaïque de Boléro a été mise en service par EDF fin 2016. Nous reproduisons ici un article du site Connaissance des énergies.

Le désert d’Atacama, terre d’accueil rêvée du solaire selon l’AIE. Long de 4 300 km et large de seulement 175 km en moyenne, le Chili dispose d’une topographie et d’un climat très différents du nord (désert – le plus aride au monde – d’Atacama) au sud (climat alpin avec des glaciers et des fjords). Le désert d’Atacama présenterait « les meilleures ressources solaires au monde » selon l’AIE tandis que la chaîne de montagnes parcourant le pays ainsi que la côte présentent un potentiel important pour exploiter l’énergie éolienne, l’hydroélectricité mais aussi la géothermie et demain les énergies marines.

À l’heure actuelle, la consommation d’énergie primaire du Chili repose encore à près de 73 % sur les énergies fossiles selon les dernières données de l’AIE portant sur l’année 2016. Le pétrole satisfait à lui seul plus de 41 % des besoins énergétiques du pays, la biomasse et les déchets constituant la deuxième source d’énergie (21,2 % du mix chilien).

Avec sa « National Energy Policy 2050 » adoptée fin 2015, le pays a fixé une politique énergétique de long terme s’appuyant sur quatre grandes priorités: la qualité et la sécurité de l’approvisionnement, l’énergie au service du développement, la promotion d’énergies « environmentally-friendly » ainsi que l’efficacité énergétique et l’éducation aux problématiques énergétiques.

Une production électrique sans charbon à l’horizon 2050 ?

En matière d’électricité, le Chili s’est entre autres fixé pour objectif de porter à 60 % la part des énergies renouvelables dans la production nationale en 2035, contre environ 40 % en 2016 (en grande majorité grâce à l’hydroélectricité). Pour cela, le pays mise principalement sur le développement de l’éolien et du solaire photovoltaïque au « potentiel très élevé » selon l’AIE. Différents appels d’offres (à technologies neutres) ont démontré les baisses de coûts « considérables » de ces technologies (32,5 $/MWh en moyenne pour l’appel d’offres de novembre 2017 portant principalement sur des capacités solaires et éoliennes(2)).

La pénétration croissante des filières intermittentes dans le mix électrique chilien doit toutefois s’accompagner d’une plus grande flexibilité du réseau, met en garde l’AIE : infrastructures de transport électrique, solutions de stockage, maîtrise de la demande, etc. Les centrales à gaz pourraient certainement servir de « back-up » dans le cadre de cette transition vers un mix bas carbone.

Fin janvier, le gouvernement chilien s’est engagé à se passer du charbon pour produire son électricité à l’horizon 2050 alors que celui-ci constitue actuellement de loin la principale source du mix national (41 % de la production électrique en 2016). Petite subtilité : les 28 centrales en charbon en service (d’une capacité cumulée de 4,8 GW) ne devront fermer en 2050 que si elles ne sont pas équipées de systèmes de capture et stockage du CO2. Le coût élevé de ces systèmes devrait toutefois également conduire à la fermeture des centrales équipées selon le ministre chilien de l’énergie Andrés Rebolledo. En 2016, près de 63 % de la consommation chilienne d’électricité a été absorbée par l’industrie.

D’après Connaissance des Énergies

  1. Étude 2018 de l’AIE sur le Chili.
  2. « Adjudicaciones eléctricas 2017 marcan un nuevo hito con precio promedio histórico y 100% de renovables », Ministère chilien de l’Énergie, 2 novembre 2017.