Un documentaire « Grand théâtre du monde » sur l’artiste argentin Antonio Seguí disponible en DVD

Le photographe François Catonné, a réalisé un documentaire sur l’artiste argentin, Antonio Seguí. Directeur de la photo de plus de 35 longs métrages, il a travaillé avec Gérard Mordillat, Bertrand Blier, Régis Wargnier, Robert Enrico, Lucas belvaux, Jean Pierre Denis… Il a été César de la photo pour « Indochine ». Son documentaire sur Antonio Seguí est son septième film que vous pouvez commander en ligne ici.

Photo : Antonio Seguí/Les Inrocks

Antonio Seguí est un artiste et collectionneur, né le 11 janvier 1934, à Córdoba en Argentine. Issu d’une famille de commerçants fortunés, il vit et travaille en France (Paris puis Arcueil), depuis 1963, et à Córdoba, en Argentine. Il arrive en France en 1951 pour étudier la peinture et la sculpture. En 1952, il part aussi étudier en Espagne. En 1957, il fait sa première exposition individuelle en Argentine. En 1958, il effectue un long voyage dans toute l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale, avant de s’installer au Mexique, où il étudie les techniques de la gravure. En 1961, il retourne travailler en Argentine, avant de partir définitivement à Paris en 1963. Il vit aujourd’hui à Arcueil dans l’ancienne propriété de Émile Raspail.

Antonio Seguí a aussi beaucoup voyagé en Afrique, d’où il a rapporté de nombreux objets, et il semble particulièrement intéressé par les éléphants. Au début de sa carrière, influencé par des artistes comme George Grosz ou Otto Dix, il pratiqua une figuration expressionniste d’où se dégageait de l’ironie.

Peu à peu, sa figuration évolua vers l’absurde, construisant une sorte de théâtre sur la scène duquel s’ébat un homme en mouvement recherchant sa place dans le monde. La facétie et l’humour supplantant l’angoisse existentielle, il tente d’orchestrer à sa façon les espoirs et les folies d’une comédie humaine, ironique, faussement naïve et inquiétante. Les militaires de la dictature argentine finirent par l’interdire de séjour : « Je n’ai pas cherché à les attaquer directement — je ne suis pas un militant, je ne crois pas à l’art engagé —, mais des gens pas très intelligents pensent que quand vous n’êtes pas avec eux, vous êtes contre eux. » Artiste latino-américain, chacune de ses œuvres porte en elle les images de la cité, de la nuit et de son pays natal : « J’ai réglé mes problèmes avec ma mère, avec Dieu, mais avec Córdoba, non ! La ville est restée telle qu’elle était dans mes souvenirs, et j’y reviens toujours en rêve… ».

Utilisant le fusain, le pastel, le crayon ou la plume, il fait vivre sur un fond d’agitation urbaine, un monde coloré et graphique qui semble surgir de l’univers de la bande dessinée. À partir de 2000, Antonio Seguí a enrichi sa création en collaborant avec Didier Marien de la galerie Boccara sur une série de tapis artistiques.

Portait d’Antonio Seguí par François Catonné, 52 min. 2017. Pour commander le DVD iciContact